L’Algérie recouvre sa bonne santé financière

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Budget

Les indicateurs macroéconomiques et macro-financiers de l’Algérie, dont notamment son épargne en devises, soit ses réserves officielles de change, renouent désormais avec la croissance, après plus de deux années de déséquilibres, aggravés surtout par les effets néfastes de la crise sanitaire sur l’économie et les marchés pétroliers mondiaux.

En effet, la balance des paiements extérieurs, baromètre principal des transactions financières du pays avec le reste du monde, devrait afficher un excédent de 11,3 milliards de dollars, soit 6,3% du produit intérieur brut (PIB) à fin 2022.

Un niveau plus revu « depuis 2014 », avait fait valoir tout récemment le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, en présentant les cadrages du projet de loi de finances 2023 devant la commission des finances et budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Déficit financier 

Déficitaire à plus de 4,33 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2021 selon les derniers chiffres disponibles de la Banque d’Algérie (BA), la balance des paiements renoue ainsi progressivement avec des soldes excédentaires, ce qui se traduit directement par une nouvelle courbe ascendante du matelas de réserves officielles de change, gage d’une bonne solvabilité du pays et de son pouvoir d’achat à l’extérieur.

Aussi, après plusieurs années de contraction, les réserves de change de l’Algérie (ou non inclus) devraient désormais atteindre 54,6 milliards de dollars à la fin de l’année, soit l’équivalent de plus de 14 mois d’importations de biens et services, contre un stock de près de 43,5 milliards de dollars à fin juin 2021.

Parallèlement au redressement de ses équilibres externes, appelés du reste à se consolider davantage en 2023 selon les cadrages du projet de loi de finances, l’Algérie voit également s’améliorer sensiblement ses recettes budgétaires globales, celles-ci devant clôturer l’année à pas moins de 7.517 milliards de dinars, soit une augmentation de 27,1% par rapport à l’année précédente. Une croissance substantielle, tirée essentiellement par une hausse de plus de 66% des ressources de la fiscalité pétrolière, selon les prévisions annoncées par le ministre de des Finances.

Néanmoins, ces bonnes performances de recettes publiques s’accompagnent d’un fort accroissement des dépenses de l’Etat, soit une augmentation de 56,1% par rapport à 2021, ce qui ne manque pas de creuser le déficit budgétaire à des niveaux proches de 16% du PIB à la fin de l’exercice en cours.

S’il est évident qu’un tel niveau de déficit pourrait être financé par les plus-values de la fiscalité pétrolières qui devront être affectées au Fonds de régulation des recettes (FRR), il ne reste pas moins nécessaire de veiller à contenir l’expansion des dépenses publiques, aussi bien celles courantes que celles à l’importation.

Car si la santé financière du pays s’est nettement améliorée cette année, elle demeure néanmoins étroitement tributaire de l’évolution de la conjoncture pétrolière et gazière mondiale.

Par R. Akli