L’Algérie veut consolider le « Bloc arabe »

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Sommet Arabe

Le sommet de la ligue arabe se tiendra comme prévu les 1er et 2 novembre prochain dans la capitale algérienne. Si les pronostics sur la réussite de ce sommet qui a pris trois ans de retard diffèrent, l’issue sera, sans aucun doute, positive, dans la mesure où la rencontre sera une opportunité pour les pays arabes de montrer l’image d’un bloc politique uni et solide et disposé à affronter les aléas à venir et relever les défis qui pointent à l’horizon.

Parce qu’il y va de leur destin dans un contexte mondial où les équilibres sont mouvants et surtout impitoyables pour les pays faibles ; situation dans laquelle se retrouvent de nombreux pays arabes.

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Le sommet d’Alger, tel que décliné dans ses contours par les autorités algériennes, ambitionne justement de réconcilier les Arabes entre eux, ressouder les rangs. Et bien entendu, tenter de résoudre les multiples problèmes qui traversent cette sphère arabe et de trouver des solutions aux crises qui minent certains de ces pays, à l’instar de l’Irak, de la Syrie, du Yémen ou encore de la Libye.

Sursaut collectif 

Par-delà la symbolique de novembre, date historique pour l’Algérie combattante et exemple de résistance pour les payas arabes, il est attendu de la rencontre d’Alger «un sursaut» collectif à même de donner un poids politique et stratégique aux pays arabes dont une grande partie se nourrit de l’adversité et de ses déchirements «intimes».

En effet, les appels à l’union et à l’unité n’ont été souvent que des vœux pieux, car dans la réalité les intérêts étroits de certains pays ont primé sur les politiques et les actions collectives. Cette approche est autant valable dans la question palestinienne où chaque pays apporte son soutien à une faction, contribuant ainsi à approfondir davantage les clivages et mésententes entre les parties palestiniennes.

L’Algérie a déjà essayé de concilier les deux grands camps palestiniens le 5 juillet dernier ; initiative qui s’est d’ailleurs soldée par la signature de la Déclaration d’Alger qui est un projet politique et de réconciliation entre les Palestiniens. Sa mise en œuvre devrait ouvrir de nouvelles perspectives pour la cause palestinienne à travers des élections et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale entre autres.

Déstabilisations politiques et sécuritaires 

La mission est d’autant plus ardue que plusieurs pays de cette sphère sont englués dans la déstabilisation politique ou sécuritaire, alors que d’autres subissent le fardeau de l’allégeance et de la dépendance de «la protection» de puissances.

Des pays commencent à subir des pressions en raison justement de leur tentative de se délester de leur «protectorat». La Libye, le Yémen, la Syrie ou encore l’Irak qui n’arrive pas à retrouver la paix et la stabilité. A l’horizon ne pointe aucune prémisse d’une quelconque issue pour ces pays en proie à la violence et conflits armés. Il demeure cependant évident qu’à elle seule l’Algérie ne pourra en aucun cas résoudre toutes ces crises malgré sa bonne volonté et son expertise en matière de médiation. Elle se donne toutefois le rôle de réunir les pays de la ligue autour de ces questions dans la perspective d’agir ensemble après un accord commun sur ces questions.

Par ailleurs, la scène libyenne connaît des développements avec notamment la signature de nouveaux accords militaires avec la Turquie et la déclaration du président du conseil présidentiel Mohamed El-Menfi sur la tenue des élections législatives et présidentielle pour sortir de l’impasse politique où est plongé le pays… depuis 2011. Il a souligné que les candidats ont raison d’appeler à la tenue de ces deux scrutins dans les meilleurs délais en précisant qu’il travaille pour rapprocher les vues des différents camps politiques du pays pour organiser ces élections dans de bonnes conditions. Une option obstinément défendue par l’Algérie. Et elle sera à l’ordre du jour du sommet de la ligue à Alger.

Par Djilali B.