Le Brent atteint 82 $

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Le baril de Brent a grimpé de 7,5% le mois dernier et le WTI de 9,5%. Les deux références du brut affichent une hausse de l’ordre de 50% depuis début janvier.

Les Etats membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés (qui forment ensemble l’OPEP+) ont choisi, hier 4 octobre, de reconduire leur stratégie d’augmentation modeste de la production d’or noir, propulsant les prix vers le haut.

«Compte tenu des fondamentaux actuels du marché pétrolier (…), l’OPEP+ a confirmé l’ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400.000 barils par jour pour le mois de novembre», a annoncé le cartel dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet éclair tenu en visioconférence.

Les 23 membres de l’alliance, qui disposent encore quotidiennement de près de 5 millions de barils de brut sous terre, ne semblent donc pas pressés de les remettre sur le marché. Les cours élevés, avoisinant les 80 dollars le baril, sont une bénédiction pour les finances des producteurs malmenés au plus fort de la crise de Covid-19.

Les cours du pétrole au plus haut depuis 2014

Les marchés ont fortement réagi à cette décision. Les deux références du brut de part et d’autre de l’Atlantique, le WTI américain et le Brent de la mer du Nord, ont temporairement gagné plus de 3%. En atteignant respectivement 78,38 dollars et 82 dollars, ils retrouvaient des sommets qu’ils n’avaient plus atteints depuis respectivement novembre 2014 et novembre 2018. En juin 2020, le baril de Brent de la mer du Nord s’échangeait autour de 35 dollars (environ 30 euros), après être tombé sous la barre des 20 dollars durant la première vague de Covid-19 et les confinements du printemps.

Le ministre irakien du pétrole Ihssan Ismaïl, cité par l’agence de presse étatique, a évoqué en septembre un objectif de prix d’environ 70 dollars. Or dans la situation actuelle, Goldman Sachs voit plutôt le Brent s’envoler vers les 90 dollars d’ici à la fin de l’année.

Vu la situation, l’OPEP+ «ne peut plus prétendre qu’elle œuvre à la stabilisation du marché mondial du pétrole», affirmait hier à l’Agence France-Presse Bjarne Schieldrop, analyste de Seb. «Le chaos actuel sur les marchés mondiaux du charbon et du gaz naturel ne peut pas non plus être ignoré. Retenir l’offre de pétrole maintenant, c’est ajouter aux blessures des consommateurs du monde entier», poursuit-il.

A l’approche du sommet, le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, avait cependant jugé cette stratégie pertinente. Elle contribue à «répondre à l’augmentation progressive de la demande» sans verser dans une «surcharge de l’offre», avait-il déclaré. Les membres de l’alliance de producteurs ont convenu de se retrouver à nouveau le 4 novembre. En attendant, les pays producteurs, à l’image de l’Algérie connaitront une amélioration sensible de leurs revenus. Surtout que nous sommes à peine au mois d’octobre et que l’hiver est à nos portes.

A. N.

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