Libye : Guterres s’entretient avec Dbeibah

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Le secrétaire général des Nations-unies, Antonio Guterres, a abordé, vendredi, au cours d’un appel téléphonique avec Abdelhamid Dbeibah, Premier ministre du gouvernement d’union nationale en Libye, les dernières évolutions de la situation dans le pays, a annoncé, samedi, le service de presse de M. Guterres.   Le SG de l’ONU a insisté sur la nécessité pour tous les acteurs de préserver le calme et a réitéré le rejet ferme par les Nations Unies du recours à la violence, à l’intimidation et aux discours de haine, a indiqué son service de presse dans un compte-rendu.    Il a estimé que l’impasse actuelle nécessitait un dialogue urgent pour trouver une voie consensuelle et a réitéré son soutien total aux efforts de médiation tels que ceux menés par sa conseillère spéciale pour la Libye, Stephanie Williams. La conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, a proposé vendredi la mise en place d’un comité réunissant des représentants de la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’Etat, pour faciliter la tenue d’élections, affirmant que la solution à l’impasse politique dans le pays « ne réside pas dans des transitions perpétuelles ».  Elle a proposé que ce comité se réunisse à partir du 15 mars pour se pencher « pendant 14 jours » sur ce cadre constitutionnel. « Les Libyens doivent se mettre d’accord sur une voie consensuelle qui donne la priorité à la préservation de l’unité et de la stabilité du pays », a-t-elle insisté. Elle a invité la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’Etat à agir « de bonne foi » et à œuvrer de manière « constructive pour avancer vers des élections, dans l’intérêt des 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits pour voter ».

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Suspension de la production de 2 gisements majeurs

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé hier la suspension de la production pétrolière de deux gisements majeurs, causant d’importantes pertes pour ce pays très dépendant de la vente d’hydrocarbures et qui connaît une grave crise politique.   La production a été stoppée après qu’un groupe armé a « fermé les vannes acheminant le brut » sur les sites d’Al Charara et Al Fil, forçant la compagnie à « déclarer l’état de force majeure », mesure qui permet une exonération de sa responsabilité en cas de non-respect des contrats de livraison, a indiqué la NOC sur Facebook. « La fermeture des vannes de pompage engendre des pertes de 330.000 barils par jour et une perte quotidienne de plus de 160 millions de dinars libyens (environ 32 millions d’euros) », a déploré la NOC. La Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d’Afrique, tente de s’extirper de plus d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Un gouvernement parallèle intronisé par le Parlement libyen et qui s’efforce d’évincer l’exécutif en place à Tripoli a prêté serment jeudi, enfonçant le pays dans une crise institutionnelle qui rappelle les heures les plus sombres de la guerre civile. Les infrastructures pétrolières sont souvent « cible d’attaques (…) au vu et au su de tous », a déploré Mustafa Sanalla, patron de la NOC, cité dans le communiqué. « Nous en avons désormais l’habitude », a-t-il dit, en se demandant : « à qui cela profite surtout en ce moment alors que le prix du baril a dépassé 100 dollars ? ».