Libye : un gouvernement d’union pour organiser les élections

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PAR DJILALI B.

Lueur d’espoir pour la Libye de voir se résoudre la crise politico-sécuritaire qu’elle traverse depuis 2011 après l’intervention de l’Otan, la chute et la fin de Kadhafi. Un chaos s’est installé alimenté par les divisions internes et les ingérences étrangères qui ont accentué les clivages entre les parties, les poussant à l’affrontement armé. Les dirigeants libyens se sont réunis au Caire sous les auspices de la ligue arabe pour discuter de la question des élections reportées, la veille de leur tenue en décembre 2021 pour des raisons sécuritaires, sans qu’un nouveau calendrier ne soit fixé.

« Les présidents de la chambre des représentants, Aguila Saleh, du haut conseil d’Etat, Mohamed Takala, et du conseil présidentiel, Mohamed Al-Manfi, se sont rencontrés dimanche au Caire sous les auspices de la ligue arabe, pour des discussions visant à combler les lacunes afin d’organiser les élections libyennes », a indiqué l’organisation citant le communiqué qui a sanctionné la rencontre, repris par des médias. Les trois responsables libyens ont par ailleurs convenu de la nécessité de former un gouvernement d’union nationale dans la perspective d’ouvrir la voie à l’organisation des élections. Dans le même sillage, ils ont convenu de former un comité technique chargé d’examiner les amendements visant à élargir le consensus et à résoudre les questions liées à ces élections, en suspens.
« Ils ont également convenu de la nécessité de former un gouvernement d’union dont la mission sera d’encadrer le processus électoral, d’offrir les services nécessaires aux citoyens et d’unifier les positions souveraines », est-il précisé dans le communiqué commun. Il est également question, ajoute le document, d’un accord entre les trois responsables d’organiser « prochainement » une autre rencontre toujours au Caire pour finaliser l’accord.

Si les parties s’accordent sur ce plan de sortie de crise et adhèrent au processus, la ligue arabe aura réussi à créer un consensus, là où même la communauté internationale a échoué. Et ce sera l’une des rares missions qu’elle aura accomplie depuis sa création. Il restera cependant à dépasser l’obstacle du différend entre l’est et l’ouest ainsi que la présence de mercenaires et de forces étrangères. A ce propos, le retrait du gouvernement d’union nationale dirigé par le premier ministre Abdelhamid Dbeibah, après l’expiration de son mandat à la tête de l’exécutif, pourrait faire adhérer la région de l’est et son homme fort, le maréchal Haftar, au nouveau processus auquel est aussi invitée à participer la communauté internationale. Les trois dirigeants réunis au Caire ont d’ailleurs « convenu d’inviter la mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) et la communauté internationale à appuyer ce consensus pour en assurer le succès », a souligné le communiqué. Cette même communauté internationale peut être un acteur déterminant pour mettre fin à la présence de combattants et de forces étrangers dans le pays. En fait, il s’agit de la plus délicate question à résoudre tant elle implique des entités et des Etats qu’il faudra pousser hors de la Libye.

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily avait pour sa part souligné ce samedi la nécessité urgente de mettre en œuvre la loi électorale et de former un gouvernement d’union pour ouvrir la voie aux élections dans le pays.

D. B.