Ghaza : L’appel du DG de l’ONU, Antonio Guterres. Le ramadan, une «bonne opportunité» pour un cessez-le-feu

0
64
Le dernier bilan de l’offensive génocidaire sioniste à Gaza

PAR AMAR R.

Dans la bande de Ghaza assiégée, affamée, dévastée par les bombardements de l’armée sioniste depuis 157 jours, sans qu’aucune trêve ne soit intervenue pour alléger les souffrances des populations civiles, le mois de sacré musulman du ramadan qui a commencé hier pourrait être une « bonne opportunité » pour un cessez-le-feu à Ghaza.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réitéré hier la nécessité d’un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne de Ghaza « pour faire honneur à l’esprit du ramadan » qui vient de commencer. « Aujourd’hui marque le début du mois sacré du ramadan, une période où les musulmans du monde entier célèbrent et propagent les valeurs de paix, de réconciliation et de solidarité. Mais même avec le début du ramadan, les morts, les bombardements et le carnage se poursuivent à Ghaza », a-t-il déploré devant la presse.

« Mon appel vibrant aujourd’hui est de faire honneur à l’esprit du ramadan en faisant taire les armes et en éliminant tous les obstacles pour que l’aide humanitaire vitale puisse avoir lieu au rythme et à l’échelle massive nécessaire », a-t-il ajouté. « Les yeux du monde nous regardent. L’histoire nous regarde. Nous ne pouvons pas détourner les yeux », a martelé Antonio Guterres, qui s’est également alarmé d’une possible offensive terrestre sioniste sur Rafah, qui ferait « chuter la population de Ghaza encore plus profondément dans les cercles de l’enfer ».

Dans une interview accordée à la chaîne italienne Nova, il a estimé que « la manière dont la guerre a été menée à Ghaza montre que les civils paient le prix le plus élevé », ajoutant que « cette guerre est devenue une punition collective des Palestiniens ».

Échec des négociations du Caire

Ces déclarations interviennent par l’échec des négociations au Caire, par l’intermédiaire des Etats-Unis, du Qatar et de l’Egypte, entre le Hamas et l’entité sioniste, en raison de l’entêtement de cette dernière à imposer une « trêve temporaire » au lieu de l’arrêt de son agression et le retrait de ses troupes de Ghaza comme le réclame le mouvement de la résistance islamique Hamas. Le mouvement a fait montre d’un « esprit positif et de responsabilité » lors des négociations indirectes avec l’entité sioniste, et a maintenu son attachement à un accord global en trois étapes, assorti de garanties internationales contraignantes pour l’occupant sioniste, a déclaré hier le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismail Haniyeh. Haniyeh a, lors d’une allocution télévisée, ajouté : « Néanmoins, nous (le Hamas) sommes ouverts à la poursuite des négociations et sommes ouverts à toutes les formules qui permettent de mettre fin à l’agression. »

Les 5 préalables du Hamas

Haniyeh a mis l’accent sur cinq préalables afin de parvenir à un accord global pour mettre fin à l’agression sioniste, à savoir « un cessez-le-feu global, un retrait complet de l’armée sioniste de tout le territoire de la bande de Ghaza, le retour total et inconditionnel des personnes déplacées (dans leurs quartiers), la sécurisation des aspects humanitaires, y compris l’aide et les abris, la reconstruction et la fin du siège, puis la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers ». Il a expliqué que « ces cinq préalables sont basés sur trois axes à partir desquels les négociations ont été lancées afin de parvenir à un accord ».

L’absence d’une trêve à Ghaza, qui a lieu dans le contexte des menaces sionistes de mener une offensive a grande échelle dans la ville de Rafah où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, suscite les pires craintes de génocide dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.

Pas de nourriture, pas d’eau ni de carburant

Le spectre de la famine règne sur la bande de Ghaza assiégée, où la plupart de ses habitants souffrent d’un manque d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant, selon les nations unies. Des sources médicales ont annoncé la mort de trois enfants des suites de malnutrition et de déshydratation, portant à 27 le nombre de victimes de la famine dans l’enclave palestinienne.

L’agression sioniste qui a fait plus de 31.000 tués, pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 72.700 autres blessés, a poussé 85% de la population de Ghaza au déplacement interne, au milieu d’un blocus paralysant de la plupart des aliments, de l’eau potable et des médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.

A. R.