L’UE valide 2 projets algéro-européens : Financements accordés pour le SoutH2 et l’interconnexion électrique

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L'UE valide 2 projets algéro-européens : Financements accordés pour le SoutH2 et l'interconnexion électrique

PAR ABDELLAH B.

Le corridor SoutH2 pour le transport de l’hydrogène et l’interconnexion électrique entre l’Italie et l’Afrique du Nord, l’Algérie en particulier, figure sur la liste des projets d’intérêt commun rendue publique hier par la commission européenne.

En effet, le projet de réalisation du corridor sud pour le transport de l’hydrogène vert de l’Afrique du Nord vers le vieux continent figure parmi les 166 projets listés par la commission européenne pour bénéficier d’une procédure d’autorisation accélérée et d’un financement spécial. Le projet en question devrait démarrer de la côte algérienne pour atteindre l’Allemagne en passant par l’Italie et l’Autriche sur une longueur de 3300 km.

Dans un communiqué rendu public hier, la société italienne de transport de gaz naturel indique que « le développement du corridor SoutH2 qui fait partie de la dorsale européenne de l’hydrogène, est fondamental pour le développement d’une dorsale hydrogène interconnectée et diversifiée en Europe du Sud et centrale.

Avec une capacité d’importation d’hydrogène de 4 millions de tonnes par an en provenance d’Afrique du Nord, le corridor pourrait fournir plus de 40% de l’objectif global d’importation fixé par le plan REPowerEU », lit-on dans le communiqué. En allant dans le détail, la société italienne explique que l’initiative est centrée sur l’utilisation d’infrastructures intermédiaires
existantes réaffectées pour le transport de l’hydrogène, avec l’inclusion de nouvelles infrastructures dédiées si nécessaire.

Une proportion élevée de gazoducs réutilisés (70%), tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel à moyen et long termes, permettra une production et un transport d’hydrogène rentables et facilitera l’accès à des sites favorables de production d’hydrogène renouvelable (éolien et solaire) dans la région sud de la Méditerranée (sud de l’Italie, Tunisie et Algérie) ».

Le projet a eu le soutien des ministres de l’énergie européen, à savoir l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, et mobilise les grandes entreprises de ces pays pour la réalisation de ce nouveau gazoduc qui devrait démarrer des côtes algériennes pour finir en Allemagne. Début de l’année en cours, Snam en Italie, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche, ainsi que Bayernets en Allemagne, chargés de la réalisation de la partie européenne de ce gazoduc, ont formulé des demandes de financement à l’union européenne, individuellement, pour l’inscrire dans la case « projet d’intérêt commun », conformément à la réglementation européenne.

Au début de l’année en cours, l’Algérie et l’Italie ont signé un accord portant sur la réalisation d’un nouveau gazoduc adapté à la fois au transport du gaz et de l’hydrogène vert sur une distance de 250 km avant de connaître les travaux d’extension vers les pays d’Europe centrale. « Le corridor relie l’Afrique du Nord, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne et permet de fournir de l’hydrogène renouvelable à faible coût produit dans le sud aux principaux pôles de demande européens », selon le consortium européen.

Outre le corridor SoutH2, l’Italie a également réussi à inscrire le projet d’une interconnexion électrique entre l’Italie et l’Afrique du Nord, sur la liste des projets d’intérêts de l’union européenne. En plus du marché tunisien, l’Algérie exportera également de l’électricité vers la Libye et l’union européenne via la Tunisie. D’après la société italienne Terna, l’objectif principal de ce projet liant l’Italie à la Tunisie vise à permettre à l’Italie de s’approvisionner en électricité depuis la Tunisie, puis l’Algérie dans les années à venir.

Pour la société italienne, l’objectif est de mener des travaux d’extension de ligne de transport de l’électricité existante déjà entre l’Algérie et la Tunisie pour atteindre la côte italienne, une manière de réduire le coût de réalisation et le temps. D’après le document de la commission européenne, le projet en question devrait être mis en service à partir de 2028.

A. B