Pour une trêve humanitaire « durable » à Ghaza : Le monde se mobilise pour sauver les civils palestiniens

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Un enfant est tué chaque 10 minutes à Gaza

Après la reconduction pour 48 heures de la trêve humanitaire temporaire à Ghaza, les principales capitales du monde se mobilisent, sous la poussée de la rue, pour empêcher de nouveaux carnages des civils palestiniens, en agissant en faveur de la consolidation de la pause actuelle, afin de lui donner un caractère durable de cessez-le-feu.

PAR AMAR R.

Ce faisant, les regards sont braqués depuis hier sur la capitale qatarie Doha où se déroulent des négociations entre différents services de renseignement agissant dans le dossier Ghaza, qui doivent plancher sur la question de la consolidation de la trêve humanitaire temporaire actuelle, pour lui donner un caractère durable, mais aussi pour la mise en œuvre d’autres clauses de l’accord portant notamment la libération des hommes et des militaires encore détenus.

Le directeur de la CIA, William Burns, et le chef des services de renseignement de l’occupant israélien et les égyptiens se trouvent à Doha depuis pour discuter avec le premier ministre du Qatar de la « prochaine phase » d’un accord potentiel entre le Hamas et Israël à Ghaza, selon une source informée citée par les médias.

Le but recherché est de « consolider les progrès de l’accord de pause humanitaire prolongée et d’entamer d’autres discussions sur la prochaine phase d’un accord potentiel », a déclaré cette source sous le couvert de l’anonymat. Et d’ajouter que ces réunions avaient pour objectif d’aborder les termes d’un accord susceptible d’aller audelà de la trêve en vigueur.

Pour d’autres sources, les réunions à Doha visent également à « améliorer le mécanisme de mise en œuvre de l’accord de libération des otages, qui fait face à de nombreux défis ». Avant cette annonce, le porte-parole du ministère des affaires étrangères du Qatar, principal médiateur entre Israël et le Hamas, a déclaré que son pays travaillait à une « trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, éventuellement, à la fin de la guerre ».

Pressions américaines

Pour mener à bien cette démarche, l’administration américaine s’emploie à jeter son poids, sous la forme d’une mise en garde du président américain Joe Biden au gouvernement de Netanyahu sur le fait que l’offensive prévue dans le sud de la bande de Ghaza devait éviter les déplacements de civils en masse comme cela a été le cas avec le pilonnage du nord du territoire palestinien, ont fait savoir de hauts responsables américains.

« Il est très important que la campagne (militaire) israélienne, lorsqu’elle se déplacera vers le sud, soit menée de manière à ne pas provoquer, dans la mesure du possible, de nouveaux déplacements de personnes », a souligné lundi un responsable, ajoutant que le président et ses collaborateurs avaient « insisté sur ce point de manière très claire auprès du gouvernement israélien ».

Pour les responsables américains, l’offensive israélienne devra « être ciblée au maximum » et éviter de frapper des refuges de l’ONU, des hôpitaux, ainsi que les sites de production d’électricité et d’approvisionnement d’eau. Aussi, l’occupant israélien, qui a déclaré qu’il poursuivrait la guerre contre le Hamas après la trêve en vigueur, s’est montré « réceptif » à ces avertissements, d’après cette source. Des responsables américains ont toutefois déclaré qu’ils s’attendaient à ce qu’Israël poursuive sa mission « d’anéantissement » du Hamas après l’expiration de la trêve.

Un objectif qu’il n’a pas pu réaliser en 50 jours de guerre génocidaire. C’est fort du soutien des lobbys sionistes dans l’administration américaine que le gouvernement de Tel-Aviv préfère passer outre à ces mises en garde, quitte à défier Biden tout autant qu’il l’a fait sur les questions de l’offensive terrestre et de l’intervention dans l’hôpital al-Shifa.

S’exprimant sur son avenir politique, le PM de sinistre nom a affirmé qu’il restera en poste après cette guerre, car il était « le garant qu’il n’y aura pas d’Etat palestinien à Ghaza et en Cisjordanie ». Dans ce contexte, la trêve humanitaire à Ghaza, qui vient d’être prolongée de 48 heures, est globalement respectée en dépit des « violations minimes » de l’accord ces derniers jours, mais qui n’affectaient pas de manière significative cette entente selon la médiation qatarie.

«Violation» de la trêve

Les Brigades al-Qassam, l’aile militaire du mouvement palestinien Hamas, ont annoncé, hier, qu’un affrontement sur le terrain s’était produit dans le nord de la bande de Ghaza, entre ses combattants palestiniens et l’armée d’occupation, cette dernière ayant été à l’origine d’une « violation » de la trêve humanitaire temporaire entre les deux parties.

Les Brigades al-Qassam ont déclaré, par voie de communiqué, qu' »à la suite d’une violation flagrante par l’ennemi (israélien) de l’accord de trêve (temporaire) dans le nord de la bande de Ghaza aujourd’hui (mardi), des affrontements sur le terrain se sont produits et nos combattants ont riposté à cette violation ».

« Nous sommes attachés à la trêve aussi longtemps que l’ennemi s’y engage », a souligné la faction palestinienne, qui a appelé « les médiateurs à faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte tous les termes de la trêve, au sol et dans les airs ».

A. R.