« Pénurie » de médicaments : La mise au point de Aoun aux députés

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Anticoagulant

PAR BRAHIM AZIEZ

L’approvisionnement du marché en médicaments continue de faire polémique. Le député Abdelouahab Yagoubi, représentant de la région 1 et de la communauté nationale à l’étranger, au nom des 51 autres députés, en appelait au Premier ministre quant à « une perturbation majeure de l’approvisionnement du marché du médicament (pharmacies et établissements hospitaliers) en médicaments préventifs pour traiter les maladies chroniques et incurables, en préservant la vie des personnes ».

Il citera les exemples du Flucortac 50 qui est nécessaire pour traiter l’hyperplasie congénitale des surrénales, le glucagon pour les diabétiques, le Sintrom pour les personnes
souffrant de maladies cardiaques, le nivolumab pour les personnes atteintes de cancer, ou encore le fentanyl qui sert à l’anesthésie avant les interventions chirurgicales, sans omettre de faire référence à d’autres médicaments et matériels nécessaires, ou encore l’anesthésie dentaire.

«L’essentiel des médicaments cités sont sous la responsabilité de la PCH»

Aussi, le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique (MIPP) a réagi hier en tenant à informer l’opinion publique que « ses services n’ont pas été rendus destinataires de ce signalement relatif à une éventuelle perturbation d’approvisionnement, que ce soit au niveau des services hospitaliers ou des officines de villes ».

Le MIPP ajoute qu' »en l’absence de la liste précise des supposés 132 médicaments en pénurie, et à la lecture des informations relayées, notamment, sur les réseaux sociaux, les services spécialisés du ministère notent avec stupéfaction la citation de certains médicaments hospitaliers tel le Flucortac, ne figurant même pas dans la nomenclature officielle des produits pharmaceutiques enregistrés en Algérie et, donc, par définition indisponibles ».

La réponse du MIPP précisera que « l’essentiel des médicaments cités sont sous la responsabilité de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), organisme sous la tutelle du ministère de la Santé, et la PCH demeure, donc, l’unique responsable de la gestion des
médicaments à usage hospitalier, aussi bien en termes d’expression des besoins, de l’approvisionnement, que de leur distribution à travers les différents établissements hospitaliers ».

Il est, toutefois, souligné que des médicaments tels que le Sintrom (à travers le générique Novarol), le glucagon et le fentanyl (anesthésique hospitalier) « sont disponibles au niveau de la PCH, alors que le nivolumab, traitement anti-cancéreux innovant a, d’ailleurs, bénéficié d’une procédure d’achat spécifique et sera livré prochainement à ladite structure ».

«Les perturbations de la disponibilité des anesthésiants dentaires causées par la non- accessibilité dans le pays d’origine»

Le MIPP poursuit en affirmant que « s’agissant des anesthésiants dentaires, le marché a déjà été approvisionné par une quantité d’environ 80 000 boites de 50 carpules, soit près de 4 000 000 unités. Une quantité supplémentaire de 2 500 boîtes de 50 carpules sera livrée cette semaine, additionnée à une quantité de 35 000 boites qui est en cours de dédouanement.

D’autres quantités sont également prévues à la réception d’ici la fin du mois ». L’occasion de rappeler que « ces perturbations de la disponibilité des anesthésiants dentaires ont pour cause la non-accessibilité dans le pays d’origine, qui était le plus grand fournisseur du marché algérien ».

A cet effet, le ministère annonce avoir, d’ores et déjà, « pris l’ensemble des mesures nécessaires visant la mise en conformité réglementaire des établissements d’importation de ces produits d’anesthésie dentaire, ainsi que la mise en place de projets de production de ces médicaments au niveau local ».

S’agissant de l’importation des produits pharmaceutiques, le ministère rappelle que « l’octroi des quantités à l’importation n’a jamais été arrêté au détriment de la disponibilité, le visa technique relatif aux importations prévisionnelles est délivré en tenant compte de la quantification des besoins nationaux, de la disponibilité en produits pharmaceutiques, et le cas échéant en complément de la production nationale conformément à la réglementation en vigueur (cahier des conditions techniques à l’importation des produits pharmaceutiques des dispositifs médicaux fixé par arrêté du 14 février 2021) ».

Enfin le ministère rappelle, qu’à travers l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, qu’il a toujours œuvré dans un cadre de collaboration et de coordination avec les autres départements ministériels, les partenaires sociaux, les opérateurs pharmaceutiques, les importateurs, les distributeurs, ainsi que les associations et syndicats des médecins et des pharmaciens, dans le but de garantir la disponibilité continue des médicaments essentiels pour la prise en charge des patients.

B. A.