Prises en charge des maladies mentales : Saïhi prône une nouvelle approche

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Saihi dévoile sa nouvelle vision pour le secteur de la Santé en 2024

Par Adel C.

Le ministre de la santé, Abdelhak Saïhi, a affirmé, lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’ouverture d’une journée d’étude au parlement sur le thème de la santé mentale, que la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux doit se faire d’une manière similaire à celle des patients souffrant d’autres maladies. «C’est une maladie comme toutes les autres. Il faut que les patients soient soignés de manière discrète qui ne diffère pas du traitement des autres malades», a-t-il notamment dit, avant d’enchaîner : «Je refuse d’attribuer un hôpital d’une capacité de 120 lits complets pour les personnes atteintes de maladies mentales, alors que certains hôpitaux ordinaires connaissent une surpopulation et une forte pression dans les services. Le mieux est de consacrer 30 lits pour les patients atteints de troubles mentaux et faire de la place à d’autres malades des différents autres services. Je suis contre aussi que les personnes atteintes de troubles mentaux soient isolées.» Ainsi le ministre prône une nouvelle approche dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux. Elles seront admises dans un service spécialisé dans le traitement de cette maladie plutôt que dans un hôpital consacré exclusivement aux soins mentaux.

Le ministre a ensuite poursuivi : «Que les personnes souffrant de troubles mentaux soient traitées différemment des autres malades est une grande erreur selon ce que je pense. Il faut qu’elles soient traitées normalement. C’est vrai que certains cas demandent plus d’attention, de vigilance, mais ce n’est pas une raison pour les écarter et leur consacrer un hôpital à eux seuls. Le président de la République a-t-il parlé d’un programme spécial pour les malades atteints de troubles mentaux ? Non. Savez-vous pourquoi ? Car ils sont tout simplement des patients comme les autres. Il est nécessaire de revoir cette méthode, je trouve que ce n’est pas la meilleure stratégie pour gérer ces malades-là.»

Le premier responsable du secteur sanitaire a annoncé qu’une spécialisation sera ouverte pour obtenir un diplôme dans le domaine du traitement des maladies mentales dans les universités à partir de la prochaine session universitaire avec un « bac + 3 ».

Ouverture prochaine de 4 centres de désintoxication

Durant son intervention, Saïhi a révélé l’intention de son secteur d’ouvrir des centres de désintoxication dans différentes régions du pays, gérés par les secteurs concernés et indépendants des hôpitaux. «Dans un avenir proche, nous allons ouvrir des centres de traitement de la toxicomanie, avec la participation des autres ministères, et ils seront indépendants des hôpitaux. Ils seront implantés à Blida, Constantine, à l’ouest et au sud du pays. Ils seront gérés par les secteurs concernés, à savoir le ministère de la justice, le ministère de la santé, le ministère de la jeunesse et des sports ainsi que celui de l’éducation», a-t-il conclu.

En ce qui concerne la médecine légale, M. Saïhi a assuré qu’il y aura «une coordination entre le ministère de la santé et le ministère de la justice pour avancer vers la décentralisation afin de soulager la pression sur les hôpitaux».

A.C.