Production agricole: des performances et des challenges

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Exploitations agricoles

La production agricole en Algérie réalise des performances certaines mais il reste beaucoup de challenges à relever.

Le secteur agricole national enregistre ces quelques dernières années des niveaux de croissance très appréciables, tant en termes de production globale en valeur qu’en termes de volumes et de niveaux de rendement enregistrés dans différentes filières.

De fait, selon le bilan provisoire, dévoilé avant-hier par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, la production des principales filières agricoles a connu une hausse importante durant l’année en cours.

Valeur globale de la production agricole

La valeur globale de la production agricole nationale devant s’établir, a-t-il indiqué, à quelque 4500 milliards de dinars, contre 3500 milliards l’année précédente, soit une croissance plus que significative de l’ordre de 31%.

Intervenant devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2023, le ministre a ainsi affirmé en substance que la production agricole locale, en hausse dans toutes les filières cette année malgré les aléas climatiques, permet désormais d’offrir un taux de couverture de 75% des besoins alimentaires nationaux.

Pour autant, s’il est effectivement bien tangible et très favorable pour consolider la sécurité alimentaire du pays, ce cycle vertueux de la production agricole locale demeure néanmoins à entretenir et à consolider, dès lors que de nombreux défis restent encore à relever pour améliorer et garantir notamment les rendements des filières stratégiques, telle que la céréaliculture.

Améliorer la production des céréales 

A cet égard, nous explique l’agroéconomiste Ali Daoudi, «il est vrai que les performances de la plupart des filières agricoles, comme la pomme de terre, les agrumes et autres cultures, sont en bonne évolution», mais le challenge, a-t-il avancé, est d’améliorer les techniques d’irrigation pour améliorer la production des cultures stratégiques, telle que les céréales.

Selon lui, les rendements de cette filière sont encore de l’ordre de 18 q/ha et le challenge pour améliorer ces performances passe par plusieurs actions, dont notamment «la maîtrise de l’irrigation et la production de variétés qui s’adaptent mieux au stress hydrique». En valeur, estime notre interlocuteur, le niveau d’autosuffisance alimentaire du pays a effectivement beaucoup évolué ces quelques dernières années pour atteindre des niveaux de plus de 70%.

Cependant, observe-t-il, si l’on considère l’évolution de la production agricole locale selon des paramètres d’apports caloriques et suivant ce que la population consomme le plus, «beaucoup de défis restent encore à relever pour consolider l’autosuffisance et la sécurité alimentaire du pays, notamment dans la filière de la céréaliculture».

Interrogé sur les perturbations qui marquent ces dernières semaines la filière des viandes rouges, l’expert en agronomie souligne qu’au-delà des phénomènes de spéculation et de multiplication de niveaux d’intermédiation qui «sont de toutes les façons connus depuis plusieurs années», les flambées de prix de ces produits découlent en bonne partie «des hausses des coûts de production dans cette filière, dont ceux de l’aliment du bétail».

Par R. Akli

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