Produits subventionnés : le début de la fin ?

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Les subventions directes de l’Etat pour les produits de large consommation, tels que le lait, le pain, la semoule, l’électricité et l’eau, seront progressivement levées, en contrepartie de la mise en place d’un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles.

Le projet de loi de finances de 2022 prévoit, en effet, dans son article 187, le ciblage des subventions de l’Etat, au profit des ménages à faible et à moyen revenu». Le gouvernement explique dans l’exposé des motifs que «l’Etat algérien a toujours assuré sa mission de protection du pouvoir d’achat des couches de populations nécessiteuses, pauvres et vulnérables qu’à celui de la classe moyenne à travers plusieurs dispositifs de subventions directes et indirectes (subventions aux prix, avantages fiscaux, bonification des taux d’intérêt,…). Toutefois, l’expérience acquise a démontré que la majorité de ces dispositifs généralisés sont abusifs, du fait qu‘ils profitent essentiellement aux couches des populations aisées».

Le projet de texte précise que pour «passer d‘un système de subventions généralisées vers un système de subventions dirigées en faveur des ménages nécessiteux», il sera proposé l‘introduction d’une nouvelle disposition «pour la mise en place d‘un dispositif de ciblage des subventions de l‘Etat, au profit des ménages à faible et à moyen revenu.» L’article 187 du projet de loi de finances prévoit «la mise en place d’un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles.» Ce dispositif, est-il indiqué, sera concrétisé à travers un programme de transfert monétaire direct au profit des ménages qui y sont éligibles». Les modalités d’application de cet article seront fixées par voie règlementaire notamment, «la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix, les catégories de ménages ciblés, les critères d‘éligibilité à cette compensation et les modalités de transfert monétaire».

3.250 milliards de DA par an

L’avant projet mentionne que le niveau des subventions enregistre un montant qui avoisine en moyenne 3.250 milliards de DA par an sur la période 2012-2017 (soit environ 19,3% du PIB) ce qui représente entre 30 et 41 milliards de $US en fonction de la fluctuation du taux de change». Pour rappel, la question de la révision de la politique de subventions de l’Etat a été annoncée d’abord en début d’année par le Premier ministre et ministre des finances, Aimene Abderrahmane , puis a été évoquée par le président de la République et a fait l’objet d’un appel de l’association des commerçants et artisans, pour réorienter l’aide de l’Etat des matières essentielles telles que le lait et le pain, vers les couches défavorisées, au motif qu’elle serait détournées à hauteur de 25 % par les industries de transformation de ces produits.

A. R.

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