Promenade des Sablettes : Ces bandes organisées qui agacent

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/Alors que les vacances scolaires d’hiver ont débuté jeudi et s’étaleront jusqu’au 1er janvier 2022, plusieurs familles ont fait de la Promenade des Sablettes leur destination favorite. Voulant découvrir l’ambiance qui y règne, nous nous sommes rendus sur place.

Alors que les travaux sont toujours en cours afin d’agrandir cet espace considéré par de nombreux Algérois comme étant l’un des rares échappatoires dont ils disposent, nous avons relevé de nombreux points positifs mais aussi d’autres négatifs. Ce qu’il faut savoir, c’est que pendant les matinées, c’est plutôt le calme plat. Durant ce premier jour de semaine, il a fait beau, un temps printanier en plein mois de décembre avec un ciel bien dégagé et une température estimée à 19° au moment de notre arrivée. On y a croisé beaucoup plus des joggeurs, des amateurs de tout genre de sports. En effet, s’il y a ceux qui se contentent de faire du footing, d’autres préfèrent des exercices de fitness à l’air libre, des fans de basketball et bien évidemment de football. Les amateurs de vélo étaient présents en force eux qui disposent d’un joli parcours. Un parcours qui débute devant la Grande roue et s’étend jusqu’à Ruisseau. Les employés du complexe ont sorti le grand jeu et ont mis tous les moyens à la disposition des visiteurs pour que ces derniers gardent les lieux propres. Les aires de jeux ont été prises d’assaut par les enfants accompagnés de leurs parents et l’ouverture de plusieurs fast-foods a fait que les visiteurs sont mis dans les meilleures conditions pour passer du bon temps. Un bon temps qui pourrait par contre vite être gâché par certains jeunes. En effet, la présence de plusieurs adolescents mettent des fois les familles ou les amis qui se rendent là-bas dans une situation délicate. D’après ce que nous avons constaté, plusieurs bandes organisées investissent les lieux durant l’après-midi et leur présence agace.

Intimidations et provocations

C’est peut-être le plus grand point négatif. La présence de ces jeunes, dont la plupart sont issus des quartiers voisins dérangent des fois ceux qui viennent pour s’éloigner de la pression quotidienne qu’ils peuvent vivre dans leur cadre professionnel ou autre. Selon les témoignages recueillis auprès des personnes dont nous nous sommes rapprochées, certains de ces jeunes n’hésitent pas à solliciter des couples ou des groupes d’amis pour récupérer des sommes d’argent qui leur servent pour soi-disant se déplacer ou manger. Afin qu’ils les laissent tranquilles, souvent ceux qui sont approchés cèdent et leur remettent ce qu’ils veulent. Dans le cas contraire et lorsqu’on se montre ferme avec eux, ces bandes n’hésitent pas à faire dans la provocation. D’après ce que nous avons pu savoir, il n’y a pas eu de faits graves mais si ceux qui sont responsables de la sécurité baissent la garde, la situation pourrait bien déraper.

La police présente, les agents de sécurité aussi, mais…

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à la Promenade des Sablettes, un poste de police a été mis en place quelque temps après son inauguration. Si cette décision a été prise, c’est pour assurer une meilleure protection aux familles et à tous ceux qui se rendent là-bas. Durant notre passage hier, nous avons remarqué la présence d’un fourgon des forces de l’ordre juste devant la passerelle qui relie cet espace au parking. Plusieurs membres de la police s’assurent donc qu’il n’y ait pas de vols ou de bagarres. Ils sont aidés par des agents de sécurité. Ces derniers, bien qu’ils ne soient pas nombreux, font en sorte de bien accomplir leur mission mais tout ça n’a pas empêché le signalement de quelques incidents. A ce sujet, il suffit juste de se rendre au tribunal de Dar El-Beida pour constater le nombre d’affaires ayant trait aux Sablettes. S’il y a un véhicule de la police devant l’entrée principale, il faut savoir qu’un autre fait des rondes de contrôle mais les personnes malintentionnées réussissent à les esquiver et frapper au moment où ils ne sont pas présents.

«Des vols ? Oui, il y en a eu, mais ce sont des actes isolés»

Profitant de notre présence à la Promenade des Sablettes, nous avons accosté un commerçant répondant au nom de Badis S. Ayant dépassé de peu la trentaine, il a accepté de se confier à nous et de nous parler de ces jeunes là. «C’est des jeunes qui n’ont pas grand-chose à faire dans leur vie du moment que la plupart ne font plus d’études. Ils viennent ici et trainent en bande. On peut les retrouver ici, comme on peut trouver des jeunes similaires un peut partout, que ce soit à Ardis ou à la foire et même à Alger-centre ou dans leurs quartiers. Pour être franc, je n’ai pas assisté à des agressions. On a déjà entendu parler de quelques vols commis mais sans plus. C’est des actes isolés et de tels écarts sont souvent faits loin des regards. Donc, si quelqu’un ne veut pas vivre une telle situation, il vaut mieux rester là où il y a du monde et ne pas s’isoler. Sinon, on peut se mettre en danger. L’espace est grand, des fois on ne peut pas tout contrôler. Je pense qu’à la tombée de la nuit, il faut aussi savoir où mettre les pieds.»

Certains commerçants sont écœurés

Par ailleurs, nous avons également appris que si certains ne veulent pas dramatiser cette situation, celle de la présence de plusieurs bandes de jeunes qui essayent d’imposer leur loi à la promenade des Sablettes, ou se mouiller, d’autres les apprécient moins. A ce sujet, plusieurs commerçants ont fait part de leur exaspération. Ils seraient même prêts à lâcher leur business pour quitter les lieux et se relancer ailleurs juste car ils en ont  marre des agissements quotidiens des bandes organisées. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer les gestionnaires de la Grande roue. Alors que le contrat de location arrive bientôt à son terme, la possibilité de les voir ne pas prolonger n’est pas à écarter. Les responsables des lieux sont appelés donc à trouver une solution à ce casse-tête, embêtant à la longue à cause des mauvaises habitudes de ces jeunes, mais aussi des vendeurs ambulants car ces derniers aussi utilisent la voie publique, ce que le ministre de la Justice veut combattre depuis qu’il a été nommé à la tête du secteur.

«Aucune note n’interdit l’accès à ces jeunes»

Si certains sont contre leur présence, d’autres n’y voient pas d’inconvénient du moment où ils restent dans leur coin et n’embêtent pas les visiteurs. C’est en tout cas l’avis d’une autre personne que nous avons accostée lors de notre sortie. Ce jeune que nous avons rencontré sur le terrain de basketball nous a dit : «Apres tout, ce sont des jeunes comme nous. S’ils sont là, c’est qu’ils n’ont pas trouvé mieux à faire. Ce sont des Algériens aussi, on ne peut pas leur interdire l’accès surtout s’ils sont respectueux. Il n’y a pas une note qui autorise certains à accéder aux lieux publics et d’autres non. Ces jeunes ont peut être besoin d’un encadreur pour qu’ils soient utiles.» Même si des efforts ont été faits pour que ce lieu soit sécurisé pour les citoyens, un grand travail attend les responsables pour que tout soit parfait.

F. C.

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