Rahabi : «Il ne pourrait y avoir de médiation avec le Maroc»

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L’ancien diplomate et ministre de la communication, Abdelaziz Rahabi, a exclu hier toute médiation dans la crise entre l’Algérie et le Maroc, en arguant du fait que «les causes qui ont été à l’origine de la rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le voisin marocain, sont toujours présentes».

 «Hormis les campagnes médiatiques,  le discours officiel venimeux inamical et le flux des drogues sur l’Algérie», M. Rahabi a cité, la déclaration faite, le 14 juillet, par l’ambassadeur marocain a l’ONU, Omar Hilale, au sujet de l’unité nationale, comme étant  l’origine de la décision de l’Algérie.

«Cette déclaration est irresponsable, inacceptable, provocatrice et porte atteinte directement à l’unité nationale en demandant à une région chère à l’Algérie de faire une sécession», a précisé M. Rahabi qui était hier l’invité de la chaîne Ennahar TV.  Et de poursuivre : «Personnellement, je m’attendais à ce que le roi du Maroc, ou le pouvoir au dessus de l’ambassadeur allait s’excuser ou retirer cette déclaration. Premièrement, cela n’a pas eu lieu, et deuxièmement, après deux semaines l’ambassadeur du Maroc à New-York a répété le même discours», ceci d’une part.

D’autre part, l’ancien diplomate Rahabi, a rappelé «la  sensibilité des pays du Golfe à l’égard du Maroc, en raison de la nature des régimes et des relations qui les lient», mais a souligné aussi les relations privilégiées de l’Algérie avec l’Arabie saoudite, notamment que la famille royale régnante dans ce pays était l’amie de la révolution algérienne depuis les années 50 et connaissent la sensibilité des Algériens». Et ce, avant d’exprimer sa conviction qu’il ne pourrait y avoir  de médiation entre l’Algérie et la Maroc, en expliquant : «Je n’imagine pas qu’il pourrait y avoir une quelconque médiation au vu de ma profonde connaissance de ce dossier».

«Cela fait plus de 20 ans que j’entends le même discours. Chaque déplacement en Algérie d’un responsable du Golfe, il est suivi par la rumeur au sujet d’une éventuelle méditation, idem pour les responsables français», a enchainé l’ancien diplomate.

Palestine, «un élément de l’identité diplomatique de l’Algérie» 

Lors de sa déclaration à ce média, Abdelaziz Rahabi a soutenu, en revanche, que «malgré les  tentatives de perturber la préparation du sommet arabe d’Alger, il y a une très grande réaction positive des pays arabes, y compris des pays du Golfe, à l’égard».  Dans ce sens, il a appelé, à «ne pas accorder de l’intérêt à ce que se dit et s’écrit sur l’Algérie», notamment sur les réseaux sociaux, mais, qu’elle doit s’occuper à préparer ce sommet qui se tiendra en novembre prochain et qui abordera un point essentiel, à savoir la question palestinienne», en mettant en relief la position algérienne sur cette question. «L’un des éléments essentiels qui constituent l’identité de la diplomatie algérienne est le soutien aux mouvements de libération, notamment aux causes palestinienne et sahraouie, a-t-il indiqué. «La question palestinienne n’est pas étrangère à notre région», a soutenu mordicus M. Rahabi  en voulant pour preuve que «le marchandage qui a eu lieu sur le dos du Sahara occidental s’est produit après la normalisation avec Israël». «Ce qui, d’après lui, a amené Trump à prendre la décision-qui n’oblige que les Etats-Unis, à reconnaitre la «(pseudo)-souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental». Et par conséquent, «on ne peut dissocier la cause palestinienne du contexte régional» et tant qu’il n’y pas de solution, M. Rahabi prédit que lors du sommet d’Alger, il aura une remise sur le tapis de l’initiative arabe de paix de 2002, pour le règlement de la question.

A. R.