Reconstitution des ressources du continent en période d’endettement : L’Algérie plaide pour l’accélération de l’intégration économique africaine

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Par Djilali B.

Le soutien au développement du continent africain est tributaire de l’accélération du rythme de l’intégration continentale. C’est par cette sentence que le président a commencé son allocution, lue en son nom par le premier ministre Nadir Larbaoui au sommet de l’association internationale de développement pour l’Afrique sous le thème de la reconstitution des ressources, qui s’est tenu dans la capitale kenyane Nairobi.

Ainsi, a indiqué le président de la République, le soutien au développement du continent est lié à l’accélération du rythme de l’intégration économique continentale. Il est également tributaire, a-t-il souligné dans son allocution, de l’application des agendas de l’union africaine 2063. Plus qu’une vision et des objectifs, il s’agit, pour le continent, d’un point de vue symbolique, d’un défi à relever pour amorcer véritablement son développement, aujourd’hui en stagnation, en raison principalement de l’endettement de plusieurs pays, dont certains sont quasiment en défaut de paiement. Une situation qui éloigne davantage les perspectives de développement en raison des mauvais points qu’accumulent ces pays, qui rendent réticents les potentiels investisseurs étrangers et font braquer les banques quant aux possibilités de refinancement.

L’Algérie renouvelle à ce propos, a souligné Abdelmadjid Tebboune, son appui aux initiatives et aux mécanismes conçus pour colmater le défaut du financement et alléger le poids de la dette et la mobilisation des ressources importantes pour les secteurs prioritaires. Et c’est à juste titre que le président de la République a affirmé que ce sommet de l’association pour le développement est une étape importante pour soutenir les ambitions de la communauté africaine, en ce sens que cette rencontre permet de reconstituer les ressources du continent pour le développement. Aussi, a-t-il souligné, ce sommet est une occasion pour examiner les voies à même de relever les défis qu’impose (au continent) le contexte mondial actuel. En effet, le contexte actuel laisse une mince marge de manœuvre pour les pays du continent pour inscrire dans leurs plans et programmes des démarches de développement, accablés qu’ils sont par le poids de la dette et le poids de ses services.

Déstabilisation structurelle

Maintes fois alertées sur les effets pervers de leurs méthodes et de leurs conditionnalités lors de l’accord sur les crédits aux Etats, les institutions de Bretton Woods tardent encore à mettre à jour leurs «plans de charge» en tenant compte des échecs de leurs méthodes en électrochoc économique qui ont détruit des Etats et provoqué des déstabilisations structurelles que l’on constate jusqu’au jour d’aujourd’hui, des décennies après leur application.

Particulièrement pour le continent africain, le constat est douloureux sur les plans économique et social. Des pays au sous-sol riche se retrouvent parmi les plus pauvres dans le monde et croulant sous le poids de la dette étrangère. Une problématique que la banque mondiale autant que le FMI ont essayé de résoudre, mais sans sortir de leur cadre philosophique qui a produit des catastrophes économiques dans le monde. Les pays endettés s’endettent davantage en recourant au FMI qui, de fait, par ses recettes libérales et antisociales, les enfonce encore plus dans la paupérisation.

Le chef de l’Etat a relevé à ce sujet les plafonds record atteints par les dettes des pays du continent ainsi que la hausse des services de la dette qui imposent des restrictions imposées à plusieurs pays en matière de dépenses importantes pour des secteurs vitaux pour atteindre les objectifs de développement durable 2030. Situation qui ajourne les possibilités de reconstitution des ressources et nourrit des tensions, des conflits et l’instabilité qui, d’ailleurs, caractérise nombre de pays du continent. Il s’agit, selon Alger, d’adopter une approche ambitieuse et qualitative, de telle sorte à garantir la reconstitution des ressources pour offrir une garantie aux pays prêteurs.

D.B.