Relance industrielle : Aoun sort les chiffres

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Aoun dément l’arrêt de la production au complexe sidérurgique d’El Hadjar

Les indicateurs de la relance du secteur industriel du pays ont été dévoilés hier par le ministre du secteur, Ali Aoun, en s’appuyant sur des chiffres et des exemples concrets.

 Par Nabil M.

Intervenant au forum d’El Moudjahid, le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique a passé en revue l’ensemble des données de son secteur industriel, dont la principale ambition est de contribuer de manière plus importante au PIB du pays, en passant actuellement à 6 et 7 % dans une année ou deux, pour arriver à 10% en 2027. Ceci à travers l’ensemble des secteurs, dont ceux de «l’automobile, du ciment, du pharmaceutique et de la transformation, notamment agroalimentaire», a-t-il affirmé.

Pour ce qui est de la filière de l’industrie agroalimentaire, le ministre indique que 90% qui activent dans ce secteur sont des entreprises privées, contribuant à plus de 50% dans le produit intérieur brut industriel hors hydrocarbures. Ce secteur a connu une avancée qualitative, rappelle le ministre, soulignant qu’actuellement «nous sommes en train d’affiner le travail de ces entreprises pour les pousser à améliorer la qualité des produits et leur présentation pour qu’ils puissent être compétitifs sur les marchés étrangers».

L’Algérie, 3ᵉ plus grand producteur arabe de fer

L’autre secteur qui est important, selon le ministre, et qui est vraiment lucratif, c’est celui des matériaux de construction. Sur ce volet, Aoun a souligné qu’il y a à peine 3 ans l’Algérie importait du ciment, alors qu’aujourd’hui elle exporte pas moins de 20 millions de tonnes de ciment et de clinker. «Donc, nous sommes passés en l’espace de 3 ans de pays importateur à un pays exportateur», a-t-il affirmé, soulignant que l’Algérie a exporté pour 747 millions de dollars de ciment en 2023.

En ce qui concerne la production des céramiques, là aussi, c’est un secteur qui se porte bien, a souligné le ministre, indiquant que l’État a pris des décisions pour bloquer toutes les importations des produits utilisés dans le bâtiment et qui sont produites localement. Aoun a aussi souligné que la production de céramique est un secteur qui connaît une croissance en termes d’exportation et devrait atteindre, pour l’année 2024, 100 millions d’euros.

Pour l’industrie de l’acier et du fer, le ministre du secteur dira que l’Algérie est le troisième plus grand producteur arabe de fer, soulignant que cette industrie est soutenue par deux grands complexes, à savoir le complexe d’Oran et le complexe de Bellara (Jijel), qui sont des entreprises étrangères en partenariat avec l’Etat algérien, en plus du complexe Sider. Le ministre a précisé, sur ce même point, que l’Algérie a produit pour 2022 pas moins de 3,5 millions de tonnes d’acier et avec une prévision de 4,2 millions de tonnes pour 2024.

Vers 50 millions $ d’exportations en électroménager

Concernant l’industrie électroménagère, Aoun rappelle que depuis pratiquement deux années, l’importation a été bloquée pour ce secteur, ce qui a permis à la production nationale de couvrir, aujourd’hui, plus de 120 à 140% des besoins du pays en ce produit. Il a également souligné que ce secteur exporte vers 36 pays, pour une valeur de 45 millions de dollars en 2022, avec une estimation pour 2023 d’arriver à 50 millions de dollars.

Sur ce volet, le ministre indique que pour l’année 2023, la société Condor a exporté environ 12 millions de dollars de téléviseurs fabriqués en Algérie vers la Libye, la Mauritanie, le Yémen, le Liban et l’Egypte. Il ajoute que la société Bomar (Stream) a également lancé des opérations d’exportation de téléviseurs vers l’Europe.

Dans cette même lancée, Aoun a évoqué également l’industrie naissante des énergies renouvelables, consistant en la production d’articles destinés à ce secteur, dans le cadre du programme national qui prévoit la construction d’une quinzaine de stations photovoltaïques dans 12 wilayas, avec une variante de production électrique de 80 à 220 MW et une intégration nationale de 35%. Ce secteur, dira le ministre, connaît le lancement de 4 projets avec un volume d’investissement de 550 millions de dinars et une capacité de production allant jusqu’à 250.000 panneaux solaires annuels.

4 milliards $ de production pharmaceutique en 2024

Sur un secteur qui marque une croissance considérable ces dernières années, Aoun a mis en avant le bond qualitatif qu’a connu le secteur de la production pharmaceutique nationale, affirmant qu’il doit atteindre plus de 4 milliards de dollars durant l’année 2024. Le ministre a fait savoir que la production locale du secteur est soutenue par près de 300 unités publiques et privées, qui ont pu réaliser 3,56 milliards de dollars de production en 2023 et 3,14 milliards de dollars en 2022.

Le secteur a réussi, selon les chiffres du ministre, à réduire considérablement la facture d’importation du pays en produits pharmaceutiques, en passant en 2022 d’un chiffre de 1,422 milliard de dollars, à 1,293 milliard dollars en 2023, avec des prévisions d’une réduction à 1 milliard dollars en 2024.

Pour Aoun, il est prévu que l’industrie locale atteigne 80,48% de taux de couverture du marché pharmaceutique local d’ici la fin de l’année en cours, précisant dans ce sens que l’Algérie produit actuellement plus de 3400 molécules de médicaments sur 4500 molécules présentes sur le marché national.

M.M.