Résolution pour un cessez-le-feu à Ghaza : L’Algérie force le respect

0
275
Agression sioniste à Gaza : Le bilan dépasse les 24.000 martyrs

« L’Algérie reviendra encore une fois pour demander l’arrêt du bain de sang en Palestine », dixit Amar Bendjama, le représentant de l’Algérie auprès des nations unies dans un discours devant le conseil de sécurité, à marquer d’une pierre blanche dans les annales de l’organisation onusienne.

PAR AMAR R.

Un discours de dépit certes, après le veto opposé par les Etats-Unis à un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu à Ghaza, mais qui résume la volonté inébranlable de l’Algérie de revenir obstinément faire assumer au conseil de sécurité son rôle de protection du peuple palestinien en obtenant un cessez-le-feu. Ce ton assez peu commun, en raison de la hardiesse des idées qu’il véhicule venant surtout de la part d’un pays ayant subi les
affres du colonialisme, a fait vibrer les arcanes du conseil de sécurité. En dépit de la
mauvaise fortune, du sort réservé à son projet, l’Algérie s’en est sortie grandie dans le concert des nations, comme en témoignent les réactions exprimées par les grandes
puissances dans le sillage du vote de la honte de la représentante des Etats-Unis.

La Chine salue la «raison, la sincérité et l’ouverture» de l’Algérie

Ainsi, la Chine a exprimé sa profonde déception et son désaccord à l’égard des résultats du vote du projet de résolution présenté par l’Algérie, qu’elle a affirmé avoir soutenu. Son représentant auprès des nations unies a souligné que « l’Algérie, faisant preuve de raison, de sincérité et d’ouverture, a mené des consultations longues et intensives avec toutes les parties sur le projet de résolution et a pris en compte de nombreuses idées constructives, rendant le projet de résolution plus équilibré ».

Jugeant fallacieux l’argument selon lequel le texte entraverait les efforts diplomatiques, la Chine a estimé que la passivité des Etats-Unis ressemblait à un « feu vert pour la poursuite des hostilités », faisant courir le risque d’un embrasement régional. Alors que la fédération de Russie s’est opposée à la proposition américaine d’un cessez-le-feu temporaire qui « ne constitue pas une alternative au texte algérien », saluant au passage le professionnalisme de l’Algérie.

Remerciements de la France

La France, qui préside actuellement le conseil de sécurité de l’ONU, a remercié l’Algérie d’avoir proposé cette résolution, en exprimant son regret quant au sort qui lui a été réservé. Dans une explication de vote sur la résolution demandant un cessez-le-feu à Ghaza, Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des nations unies, a
déclaré : « La France remercie l’Algérie d’avoir proposé cette résolution. La France regrette que la résolution n’ait pas pu être adoptée, compte tenu de la situation catastrophique sur le terrain. »

La démarche de l’Algérie est saluée aussi par la nation arabe et islamique, notamment le parlement arabe qui a exprimé son profond regret face au veto du projet de résolution appelant à un cessez-le-feu « immédiat » dans la bande de Ghaza et ses environs, que l’Algérie a soumis au conseil de sécurité au nom des pays arabes, mettant en garde contre le danger de maintenir le situation telle qu’elle est et se dirige vers l’escalade sans rien faire.

Le groupe arabe exprime son regret

En recevant le président de l’assemblée populaire nationale Ibrahim Boughali, mardi à Amman, le roi Abdallah II de Jordanie a pour sa part a salué « les efforts diplomatiques de l’Algérie pour parvenir à un cessez-le-feu et pour soutenir nos frères de la bande de Ghaza en leur apportant une aide humanitaire ». Au nom du conseil de coopération du Golfe (GCC), le Qatar s’est préoccupé du sous-financement de l’Unrwa, appelant les pays qui ont suspendu leurs contributions à les reprendre. Il a regretté le rejet du texte de l’Algérie qu’il a qualifié de projet « humanitaire dans son essence ». Des regrets partagés par la Tunisie, qui s’exprimait au nom du groupe des Etats arabes, et aussi par le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Syrie, alors que la Palestine a, de son côté, qualifié d' »irresponsable » le recours au veto par Washington.

A. R.