Révision de l’accord d’association Algérie-Union européenne : Le CARE plaide pour l’adoption d’une posture pragmatique

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/La révision de l’accord de partenariat avec l’Union européenne est placée parmi les priorités des hautes autorités de l’Etat.

Le président de la République avait appelé, en octobre 2021, à la révision de certaines clauses, contenues dans le document paraphé par les deux parties en 2002, relatives au démantèlement des tarifs douaniers pour les adapter aux exigences du marché national. Il s’agit pour l’Algérie de l’adoption d’une nouvelle attitude vis-vis de son partenaire européen basée sur le principe «gagnant-gagnant» et qui vise à la préservation de la production nationale et encourager les exportations hors hydrocarbures vers l’Union européenne.

La révision de cet accord d’association dont les négociations sont toujours en cours, a fait réagir de nombreux spécialistes, dont ceux du Cercle d’Action de Réflexion pour l’Entreprise (CARE). En effet dans sa dernière note publiée, hier, le think tank algérien estime qu’«aucun accord commercial préférentiel incluant l’échange d’avantages douaniers en matière d’accès au marché ne pourra être viable tant que les exportations algériennes resteront dominées par la mono-exportations d’hydrocarbures, des produits dont on sait dès le départ qu’ils ne sont pas éligibles à ces mêmes avantages douaniers», lit-on dans le document.

Pour réussir cette démarche entreprise par les autorités publiques, liée à la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne, le CARE suggère une «évaluation détaillée des échanges avec le partenaire européen, accompagné d’une analyse, secteur par secteur, de l’impact positif ou négatif qu’a pu avoir la gestion de l’accord, y compris l’interprétation donnée à chacune de ses clauses».

Déséquilibre

Selon le think tank, l’Algérie n’a pas bénéficié de cet accord d’association avec l’Union européenne signé en 2002. Le CARE pointe la nécessité de revoir cette copie avec une vision plus pragmatique pour la préservation des intérêts économiques du pays. En fait, les données officielles sur le volume des échanges avec le partenaire européen font état de pertes douanières énormes pour l’Algérie chiffrées à près de 700 milliards de dinars. Pour ce qui est des échanges commerciaux, l’Union européenne a exporté pour plus de 220 milliards d’euros entre 2005 et l’année 2015, alors que les exportations algériennes, hors hydrocarbures, à destination de l’Europe sont passées de 344 millions dollars en 2003, deux ans avant l’application de l’accord, à 889 millions dollars, à peine en 2018.

Enfin, pour remédier à cette situation, les autorités publiques ont formulé la demande de réviser certains articles phares de l’accord d’association avec l’UE pour en tirer bénéfice. Il s’agit donc de la révision de l’article 24 de la convention de partenariat liée aux mesures de sauvegarde du produit national et des clauses contre l’inondation du marché par des marchandises et des mesures compensatoires et d’autres exceptionnelles en faveur des industries nouvellement créées ou certains secteurs objet de restructuration.

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