Saluant l’adoption au CSONU d’un appel à un cessez-le-feu immédiat : L’appel de l’Algérie aux Soudanais

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PAR AMAR R.

Après l’appel urgent de l’Algérie aux principales forces, pour qu’elles déclarent un cessez-le-feu afin d’atténuer les souffrances des Soudanais innocents, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté par 14 voix pour et une abstention (Russie) un appel à un cessez-le-feu immédiat au Soudan pendant le ramadan, qui « appelle toutes les parties à une cessation immédiate des hostilités » avant le mois sacré. La résolution demande également aux belligérants de permettre « un accès humanitaire total, rapide, sûr, et sans entrave, y compris via les frontières et à travers les lignes de front ».

S’exprimant au nom du groupe A3 (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane), qui intervient dans un contexte marqué par la détérioration de la situation humanitaire au Soudan, le représentant permanent de l’Algérie auprès des nations unies, Amar Bendjama, a salué l’adoption de cette résolution en précisant qu’il s’agit d’une étape importante qui ouvrira la voie à un Soudan pacifique et stable. Dans une déclaration commune sur la situation au Soudan, M. Bendjama a exprimé sa « gratitude au Royaume-Uni pour les efforts constants déployés malgré les contraintes de temps présentes au cours du processus de négociation ».

Le diplomate algérien a souligné que cette résolution marque « une étape importante qui ouvrira la voie à un Soudan pacifique et stable », avant d’exprimer l’espoir de l’A3+ que « les acteurs soudanais saisiront cette occasion pour déposer les armes et créer une atmosphère propice au dialogue, à un meilleur accès humanitaire et à une cessation des hostilités ». Il a, au nom de l’A3+, salué la décision louable prise par les autorités soudanaises de faciliter l’accès humanitaire à travers les différents postes frontaliers, soulignant l’impératif de donner la priorité à la coordination des efforts régionaux et internationaux ainsi qu’à l’harmonisation des différentes initiatives. M. Bendjama a expliqué que l’objectif « est de rapprocher les différents acteurs internes pour un dialogue inclusif afin de trouver des solutions soudanaises aux problèmes soudanais, sans aucune ingérence étrangère, et à même d’ouvrir la voie à une paix viable ».

En réitérant le soutien indéfectible au secrétaire général des nations unies, et à son envoyé personnel, à l’union africaine et à l’Igad, pour leurs efforts de médiation et leurs bons offices ainsi que leur volonté de favoriser le dialogue et la réconciliation, l’A3+ réaffirme son « engagement à travailler de manière constructive et inlassable avec les membres du Conseil de sécurité pour un avenir pacifique et prospère au Soudan », a conclu M. Bendjama.

S’engager sur la voie de l’apaisement et de la retenue

L’adoption de cette résolution intervient après 11 mois de conflit entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire, qui a fait des milliers de morts, 8 millions de déplacés – la plus importante crise de déplacement de populations au monde – et des millions d’autres menacés par la famine. Face à cette situation qui se détériore, l’Algérie a saisi l’occasion d’une réunion jeudi de l’assemblée générale de l’ONU, pour lancer un appel urgent aux principales forces, pour qu’ils déclarent un cessez-le-feu immédiat afin d’atténuer les souffrances des soudanais innocents.

« Avec le secrétaire général, nous appelons les parties soudanaises à mettre de côté leurs divergences et à considérer l’opportunité du mois sacré du ramadan, un mois de paix, pour s’engager sur la voie de l’apaisement et de la retenue pour une paix durable au Soudan », a-t-il plaidé jeudi. Cet appel a été soutenu par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait aussi lancé un appel solennel à « toutes les parties en présence au Soudan à faire honneur aux valeurs portées par le ramadan en cessant les hostilités pour toute sa durée ».

« Cette cessation des hostilités doit conduire à faire définitivement taire les armes dans
l’ensemble du pays et permettre au peuple soudanais de s’engager résolument sur la voie d’une paix durable », avait-il ajouté, alertant sur la crise humanitaire d’une « ampleur démesurée » et sur la famine qui menace. Si la plupart des membres du conseil ont soutenu jeudi l’appel à ce cessez-le-feu durant le ramadan, certaines délégations se sont montrées plus réservées, notamment la Chine et la Russie.

A. R.