Sommet arabe : Les positions de l’Algérie depuis plus de soixante ans

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Sommet arabe réunion sur la voie du sommet d'Alger

Le 31e sommet arabe qu’abritera Alger, à partir de mardi, est le deuxième de cette importance après celui organisé en 2005 (17e sommet), à côté de deux autres sommets extraordinaires de 1973 et 1988 que l’Algérie a accueillis.

Tout au long de l’histoire des sommets de la ligue arabe, dont la création remonte à 1945, sur une idée de l’Egypte et de la Syrie, l’Algérie était présente, quoique implicitement notamment lors de celui de Beyrouth en 1956, juste après l’agression tripartite contre l’Egypte, et qui a vu se joindre trois pays maghrébins fraîchement indépendants, la Tunisie, la Maroc et la Libye. Le dossier de l’Algérie, bien qu’étant encore sous colonisation française, s’est posé lors de ce sommet qui a exprimé son soutien à la lutte de la libération du peuple algérien.

Première participation en 1964

L’Algérie a enregistré sa première participation à un sommet arabe, représentée par l’ancien président Ahmed Ben Bella, au 3e sommet tenu en 1964 au Caire, à l’invitation du leader panarabe Gamal Abdel Nasser. Ce sommet qui a pris acte de la création de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et a entrepris de faire la collecte d’une cagnotte de 100 millions de dollars pour la défense de la cause arabe contre l’ennemi sioniste.

L’année suivante, en 1965, Houari Boumediene, qui avait pris les rênes du pouvoir en Algérie, avait conduit l’Algérie au sommet de Dar El-Beida (Maroc), organisé sous Hassan II. Un sommet qui est entré dans l’histoire après les écoutes opérées par les renseignements sionistes qui ont permis la défaite des armées arabes lors de la guerre israélo-arabe de 1967.

Au sommet extraordinaire de Khartoum (Soudan) en 1967, l’Algérie était représentée par Abdelaziz Bouteflika qui était porteur d’un message à Nasser, portant la disposition de l’Algérie à participer militairement ou financièrement à toute opération contre l’ennemi sioniste.

En 1969, le deuxième sommet de Rabat a été marqué par un désaccord total des chefs d’Etat arabes, qui se sont séparés sans même avoir rédigé un communiqué final. Durant la même année, l’Algérie n’a pas pris part à un sommet tenu au Caire, où les Arabes ont appelé à la fin des hostilités militaires en Jordanie entre les combattants palestiniens et les forces armées jordaniennes.

L’Algérie abrite le 6e sommet arabe

Alger a abrité son premier sommet arabe (le 6e) sous la direction du président Boumediene, en date du 26 novembre 1973, auquel ont pris part tous les chefs d’Etat arabes, à l’exception de ceux de l’Irak et de la Libye, et dont le résultat probant est la préparation de l’utilisation de l’arme du pétrole pour le soutien de la cause palestinienne.

Après le 7e sommet qui s’est tenu en 1974 à Riyad (Arabie Saoudite) et déclaré l’OLP en tant que seul représentant du peuple palestinien dans sa lutte pour l’indépendance, et le 8e sommet qui a eu lieu au Caire (Egypte) en 1976 et confirmé le soutien au principe de solidarité arabe, en 1978 l’Algérie a participé à travers Abdelaziz Bouteflika au sommet de Baghdad (Irak). Le 9e sommet a décidé de transférer le siège de la Ligue arabe à Tunis après que l’Egypte a signé les accords de Camp David avec l’entité sioniste.

Au sommet de Tunis en 1979, l’Algérie a participé avec une délégation réduite, parce qu’il intervenait juste après le décès du président Boumediene et le pays était géré à titre transitoire par Rabat Bitat, président de l’APN.

Soutiens tous azimuts à la Palestine

En 1988, l’Algérie a organisé pour la deuxième fois un sommet arabe, mais aussi le 17e du genre, en date du 22 mars 2005, au cours duquel un grand soutien a été présenté à la cause palestinienne, et demandé la tenue d’un sommet international pour la paix au Moyen-Orient, sous l’égide des Nations unies, et dénonce l’agression américaine contre la Libye, en sus de la décision prise pour la création d’une commission de suivi de l’application des décisions prises lors des sommets de la Ligue arabe.

Lire aussi : Au Sommet arabe, l’Algérie répond sur les prétendues « violations diplomatiques » vis-à-vis de la délégation marocaine

Dans le sillage des positions prises par l’Algérie de soutien aux causes arabes, le 31e sommet arabe qui aura lieu à Alger les 1er et 2 novembre 2022 se veut exceptionnel, puisque l’Algérie ambitionne d’atteindre un resserrement des rangs arabes, dans le prolongement du congrès de la réunification des factions palestiniennes qui s’est soldé par la déclaration d’Alger et dont la mise en œuvre et la supervision échoient désormais aux dirigeants arabes.

Par Amar R.