Le major pétrolier américain Exxon Mobil marquera prochainement ses débuts sur le marché algérien des hydrocarbures, suite à la signature, avant-hier, d’un protocole d’accord avec la compagnie publique Sonatrach, visant à l’identification des opportunités existantes pour l’investissement dans le développement du secteur.
Par Abdellah B.
Le protocole d’accord concerne le bassin d’Ahnet au sud d’In Salah et le bassin de Gourara situé à Timimoun (nord d’In Salah) une région riche à la fois en gaz conventionnel et non conventionnel.
En fait, dans le communiqué sanctionnant la cérémonie de signature de cet accord entre le PDG de Sonatrach Rachid Hachichi et John Ardill, vice-président exploration & nouvelles opportunités d’Exxon Mobil, les deux parties évoquent une «étape historique» qui a été franchie et qui arrive après deux ans de négociation entre les deux groupes portant sur l’étude des opportunités existantes en vue de développer les ressources en hydrocarbures dans le bassin de l’Ahnet et le bassin de Gourara. Un partenariat qui devrait mettre l’accent sur «l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique, le respect de l’environnement et les meilleures pratiques de durabilité», selon le PDG de Sonatrach Rachid Hachichi pour qui «Exxon Mobil est une compagnie pionnière dans le secteur énergétique. La signature de ce protocole d’accord ouvre de nouvelles perspectives de développement du domaine minier algérien et témoigne de la volonté mutuelle des deux compagnies à parvenir à mettre en place une exploitation responsable et durable des ressources naturelles de notre pays.»
Il s’agit donc d’un accord qui arrive à un moment crucial où l’Algérie fournit d’importants efforts soit en matière d’augmentation de la production ou encore en matière de l’amélioration du climat des affaires pour attirer les grands pétroliers à investir sur le marché local qui regorge d’importantes potentialités. Il s’agit donc d’une occasion pour le major américain non seulement de marquer son retour dans la région, mais aussi de se rapprocher davantage de ses nouveaux marchés, européens en particulier. S’exprimant à cette occasion, John Ardill affirme que «cet accord est une première étape importante dans la création d’un partenariat qui contribuera à libérer davantage le potentiel de développement des ressources de l’Algérie».
Intérêt américain pour le gaz de schiste algérien
Par ailleurs, même si les informations sur le contenu de ce protocole d’accord sont rares, les américaines ont depuis le début des négociations avec Sonatrach affiché leur intérêt pour le gaz non conventionnel, selon la presse américaine, en Algérie notamment dans cette région visée par l’accord Ahnet et Gourara, qui représentent la troisième réserve mondiale en hydrocarbures de schiste. Un intérêt qui a été confirmé le mois de novembre 2023, lors des travaux de Napec à Oran, soit quelques mois avant la conclusion de ce protocole d’accord, par le vice-président Global Ventures d’Exxon Mobil, Jonathan Wilson. Lors de cette rencontre, le responsable d’Exxon Mobil s’est focalisé à la fois sur les réserves algériennes en la matière, mais aussi sur les atouts de son groupe qui demeure leader mondial dans l’exploitation des gisements du gaz non conventionnel. «Les opérations de l’entreprise dans le bassin permien, une zone couvrant l’ouest du Texas et le Nouveau-Mexique qui représente environ un cinquième de la taille de l’Algérie, fournissent plus de 600 000 barils d’équivalent pétrole par jour, tout en poursuivant un plan agressif pour atteindre le zéro net score en matière d’émission de gaz à effet de serre dans les actifs non conventionnels exploités d’ici à 2030», avait-il expliqué.
Expertise
En fait, d’après les experts locaux, l’Algérie est dans l’obligation de recourir à l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment le gaz non conventionnel s’il veut s’affirmer sur la scène énergétique mondiale comme une puissance «durable» et ce en raison de l’épuisement de réserves confirmées exploitées depuis des décennies. Sur ce point en particulier, un éventuel partenariat dans ce domaine avec Exxon Mobil pourrait être favorable à l’Algérie, notamment en matière de l’acquisition de l’expertise, du savoir-faire et d’une maîtrise de la technologie liée à l’exploitation de ressources non conventionnelles. Dans ce sens, Exxon Mobil a déjà fait un grand pas en avant en s’imposant comme l’un des plus grands fournisseurs de l’Europe en gaz naturel durant les deux dernières années. Dans le même sillage, le responsable a affirmé «l’engagement d’Exxon Mobil à œuvrer de concert avec Sonatrach pour le transfert de l’expertise et contribuer au renforcement de la place de l’Algérie en tant que puissance énergétique mondiale».
A.B.
