Sonatrach-Total : partenariat consolidé

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Sonatrach-Total : partenariat consolidé

Le groupe pétrolier algérien multiplie depuis deux ans les contrats de partenariat avec les grandes firmes internationales des hydrocarbures et de l’énergie, et la cadence semble s’accélérer depuis le début de l’année.

Hier, c’est avec Total Energies que 3 nouveaux contrats ont été signés par le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et le PDG du groupe français Patrick Pouyanne, pour un montant de 739 millions de dollars, ainsi qu’un contrat portant sur l’extension des engagements contractuels liant Sonatrach et Total Energies pour la vente et l’achat de GNL, et un protocole d’accord dans le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables.

PAR BRAHIM AZIEZ

Les deux contrats d’hydrocarbures concernent les champs d’exploitation opérés en partenariat à TFT II et TFT Sud, ils permettront de faire bénéficier les cocontractants (Sonatrach et Total Energies) des dispositions prévues dans la nouvelle loi 19-13 du 11
décembre 2019.

Pour rappel, le contrat TFT II prévoit des investissements de développement de l’ordre de 332 millions de dollars, permettant de récupérer 43 milliards de m3 de gaz, 4,3 millions de tonnes de condensat et 5,7 millions de tonnes de GPL.

Pour le second contrat, les investissements de développement TFT Sud, estimés à 407 millions de dollars, permettront la récupération de 11,5 milliards de m3 de gaz, 1,3 millions de tonnes de condensat et 1,6 millions de tonnes de GPL.

De la sorte, la production combinée des deux périmètres TFT II et TFT Sud dépassera les 100 000 barils équivalent pétrole (BEP) par jour à l’échéance 2026, contre une production actuelle d’environ 60 000 barils équivalent pétrole (BEP) par jour.

Les accords signés dans le domaine du GNL concernent l’extension des engagements
contractuels liant Sonatrach et Total Energies pour la vente/achat de GNL. A travers ces accords, les deux parties confirment et consolident leur partenariat commercial qui leur permet de jouer un rôle capital dans l’approvisionnement en gaz du marché français et
européen, en contribuant à la sécurité énergétique des consommateurs.

Transition énergétique et énergies renouvelables

Durant la même cérémonie, les deux PDG ont procédé à la signature d’un protocole d’accord dans le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables, concrétisant la volonté des deux groupes à étendre leur partenariat vers le domaine du développement durable et de la préservation de l’environnement, et s’inscrivant
ainsi pleinement dans la politique nationale de transition énergétique.

Ce protocole d’accord ouvre la perspective de développement de nombreux axes de coopération relatifs à la transition énergétique dont, notamment, les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire et éolienne ; l’hydrogène bas carbone ; la
réduction et la valorisation des gaz torchés.

Les deux groupes, ayant pleine conscience des enjeux environnementaux et des enjeux de
diversification des sources d’énergies, confirment ainsi leur engagement à jouer un rôle majeur dans la transition vers un modèle énergétique durable et plus respectueux de l’environnement, en œuvrant au développement de nouvelles énergies à travers le partage d’expérience dans le développement de projet, la recherche, le développement et l’innovation technologique.

Multiplication des accords de partenariat

Sonatrach a augmenté ces derniers temps la cadence des opérations de renouvellement
des ressources du pays en hydrocarbures, en scellant des partenariats avec de grands groupes pétroliers et gaziers étrangers.

Une manière d’atteindre ses ambitions en termes de production et, surtout, d’exportations
dans un contexte marqué par une croissance de la demande mondiale sur les produits énergétiques, le gaz en particulier.

En effet, des géants pétroliers et gaziers dont Gazprom, Repsol, Pertamina, Sinopec, ENI, Total Energies, Oxy Petroleum et d’autres ont conclu d’importants contrats avec Sonatrach ces derniers mois, que ce soit dans les domaines de la recherche, de l’exploration et de l’exploitation, le tout pour une valeur de plusieurs milliards de dollars.

Il y a quelques semaines, le groupe public a signé avec l’espagnol Repsol et l’indonésien
Pertamina un contrat d’une valeur de 800 millions de dollars pour la récupération de 150 millions de barils équivalent pétrole, avec une capacité de production de 35.000 barils jours.

Le contrat en question porte également sur la mise en place d’une usine de production de gaz naturel liquéfié dans le périmètre d’une capacité de production d’un million de tonnes.
Dans le même sillage, Sonatrach passe également à la concrétisation de son contrat
avec le russe Gazprom d’une valeur de 1,5 milliard de dollars.

Un contrat qui vise à la récupération de 2 millions de m3 par jour, plus de 1000 t de condensat par jour, et environ 220 t de gaz de pétrole liquéfié dans le périmètre
d’El-Assel, dans le bassin de Berkine.

Il s’agit d’importants contrats qui s’ajoutent à ceux paraphés récemment par le groupe public avec d’autres géants pétroliers et gaziers, dont celui signé avec l’italien ENI, le français Total Energies et Oxy Petroleum pour un montant de 4 milliards de dollars, et qui entre dans le cadre des efforts de l’Algérie en matière de renouvellement de ses ressources pétrolières et gazières.

Le contrat en question concerne le périmètre de Hassi Berkine, où il est prévu le forage
de 100 nouveaux puits et la récupération de 46 autres via le recours à la technique de drainage ou de WAG pour une production d’environ « un milliard de barils de pétrole équivalents hydrocarbures, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55% » d’après Sonatrach.

Le chinois Sinopec a également décroché d’importantes parts sur le marché énergétique
algérien en tirant profit de nouvelles dispositions de la loi sur les hydrocarbures, en concluant un contrat de 500 millions de dollars avec Sonatrach visant la production de « près de 95 millions de barils de réserves de pétrole brut », sur le périmètre de Zarzaïtine, situé dans la province d’Illizi.

B.A

Ils ont dit :  

Hakkar : «Un signe très fort»

« Ces nouveaux accords entre Sonatrach et Total Energies démontrent la forte relation qui lie les deux groupes », a déclaré Toufik Hakkar, qualifiant les deux contrats TFT II et TFT Sud de « signe très fort, pour notre domaine minier, mais aussi pour la nouvelle loi
des hydrocarbures 19-13 ».

Pouyanne : «Très heureux de cette signature»

« Je suis très heureux et satisfait de la signature de ces accords avec Sonatrach », a déclaré Patrick Pouyanne, PDG de TotalEnergies, saluant « le soutien apporté par la nouvelle loi sur les hydrocarbures pour l’accélération de la mise en valeur des ressources naturelles de l’Algérie ».

Il soulignera le « besoin croissant au gaz algérien, naturel et liquéfié, notamment avec les bouleversements que vit le marché européen de l’énergie ».

Pouyanne a insisté sur « la consolidation du partenariat stratégique entre son groupe et Sonatrach, notamment dans le développement du gaz, son exportation vers l’Europe et les énergies renouvelables ».