Tebboune à Moscou : les Brics, mais pas que

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Tebboune Moscou

Le Président Tebboune ira a Moscou avant la fin de l’année. L’Algérie et la Russie préparent activement la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Moscou, qui devrait intervenir avant la fin de l’année, selon l’annonce faite vendredi à Paris (France) où il participe au Forum sur la paix, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

En marge de sa participation au Forum de Paris sur la paix, Lamamra a, en effet, déclaré : «Nous espérons qu’elle aura lieu avant la fin de l’année», en faisant savoir que la visite du président algérien à Moscou «est en cours de préparation». «Cette visite est importante pour nos deux pays, et nous sommes activement et positivement engagés dans sa préparation», a-t-il soutenu.

Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que l’Algérie et la Russie sont des «partenaires à long terme» et «importants l’un pour l’autre». «Nous entretenons un dialogue politique de qualité et nous espérons que la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Russie marquera le début d’une nouvelle étape dans nos relations», a-t-il déclaré selon l’agence russe Sputnik.

Cette annonce de Lamamra, tient-on à souligner, fait suite à la déclaration de Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique et vice-ministre des Affaires étrangères, qui avait affirmé que Vladimir Poutine avait invité le président algérien à visiter la Russie et que Moscou attendait de connaître quelles dates seraient privilégiées.

La visite de Tebboune à Moscou attendue depuis 2020

En fait, la visite est attendue depuis 2020, lorsque Vladimir Poutine avait invité le président Tebboune à se rendre en Russie lors de leur rencontre en marge de la conférence internationale sur la Libye à Berlin. Lors de sa visite à Alger en juillet dernier, Sergueï Lavrov a réitéré cette invitation du chef de l’État russe.

Le 8 septembre, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, a, en évoquant « une décision fondamentale », également mentionné que des « événements importants » sont attendus dans les relations entre les deux pays d’ici la fin de l’année.

Récemment encore, des observateurs ont cru savoir que la visite du directeur du Service fédéral de coopération militaire et technique russe, Shugayev Dmitry Evgenievich, jeudi à Alger, au cours de laquelle il a rencontré le chef d’état-major, le général d’armée Saïd Chanegriha, entre dans le cadre de la préparation du dossier de coopération militaire, qui sera l’un des dossiers les plus en vue à l’ordre du jour de la visite.

Projet de partenariat stratégique entre Alger et Moscou 

Tant attendue, la visite officielle du président Tebboune en Russie marquera le début d’«une nouvelle phase» dans les relations bilatérales entre l’Algérie et la Russie, en ce sens qu’elle devrait être sanctionnée par la signature d’un projet de partenariat stratégique entre les deux pays, comme l’avait déclaré en mai dernier l’ambassadeur d’Algérie à Moscou Smaïl Benamara, en indiquant que «l’ancien texte en vigueur date de 2001». «Nous préparons maintenant un nouveau texte afin de renforcer de nouveaux domaines de coopération qui n’étaient pas mentionnés dans le texte précédent», avait-il dit en marge du sommet Russie-monde musulman qui s’est tenu du 15 au 21 mai à Kazan en Russie. «Il ne s’agit pas seulement d’achats d’armes, mais aussi d’exercices, de coopération et d’échange de données», a précisé le diplomate algérien.

Après sa signature, ce projet de «partenariat stratégique» constituera une référence pour encadrer les relations algéro-russes sur les plans politique, économique et militaire, et l’aboutissement d’une relation en pleine apogée en dépit d’un contexte international marqué par la polarisation due à la guerre en Ukraine.

Neutralité active de l’Algérie, Moscou apprécie 

L’Algérie, fidèle à sa position de «neutralité active» dans ce conflit, a, en exprimant par la voix de son chef de la diplomatie la «prise en considération des préoccupations sécuritaires réalistes des parties concernées», forcé le respect des deux parties, notamment du président Poutine qui a affirmé que son pays soutenait la ligne équilibrée de l’Algérie dans les affaires régionales et internationales, soulignant la poursuite du travail commun pour promouvoir la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et dans la région du Sahara et du Sahel.

Vladimir Poutine s’est félicité également du développement de la coopération commerciale entre la Russie et l’Algérie dans plusieurs domaines, y compris les domaines militaro-technique et humanitaire, en rappelant que l’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Russie en Afrique en termes de volume des échanges.

C’est dans ce sillage qu’intervient la demande d’intégration de l’Algérie au groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont la finalité est d’accroître ses échanges commerciaux avec ce groupe qui compte des pays dont les économies enregistrent les plus forts taux de croissance dans le monde. Une demande que Moscou a déjà accueillie favorablement.

Dj. B.