PAR R. AKLI
Le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier un appel téléphonique de la présidente du conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, au cours duquel ont été évoqués notamment les enjeux du plan Enrico Mattei pour l’Afrique, ainsi que l’agenda lié à l’intensification de la coopération bilatérale, indique un communiqué rendu public à travers le site web officiel de la présidence. Le président de la République et la première ministre italienne ont convenu, lors de cet entretien, de se rencontrer très prochainement, tout en veillant à intensifier les échanges visant la coordination des relations bilatérales à différents niveaux.
De même, souligne le communiqué de la présidence, Tebboune et Meloni ont eu « des entretiens très approfondis autour des questions régionales d’intérêt commun, dont particulièrement le dossier lié à la lutte contre le phénomène de l’immigration clandestine et la tenue du sommet ItalieAfrique, prévu pour la fin du mois en cours dans la capitale italienne Rome ». Un sommet au cours duquel l’Algérie sera représentée par son ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger et qui portera notamment sur le « déploiement du plan Mattei pour l’édification d’un partenariat renouvelé entre l’Italie et les pays du continent africain », souligne le même communiqué.
Baptisé au nom d’Enrico Mattei, industriel et fondateur du groupe énergétique italien Eni, également connu pour être un défenseur de la révolution algérienne, cet ambitieux plan de mise en place d’un nouveau modèle de coopération entre la rive nord de la Méditerranée et le continent africain sera au cœur des travaux du sommet Italie-Afrique à Rome. Approuvé tout récemment par le parlement italien, ce plan décliné sur une durée de quatre années renouvelable vise à contribuer au développement des pays africains à travers notamment des partenariats dans les domaines de l’énergie, la promotion des exportations et des investissements, l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire, le renforcement des infrastructures et la prévention de l’immigration irrégulière. Dans cette optique, l’Italie, qui œuvre à travers le déploiement de ce plan à reconfigurer la logique de coopération en Méditerranée et avec le continent africain, tout en ambitionnant de s’ériger en hub pour sécuriser l’approvisionnement énergétique de l’Europe, mise énormément sur l’appui de l’Algérie, avec laquelle elle n’a cessé de veiller à renforcer et à diversifier ses relations de partenariat au cours de ces deux dernières années.
En ce sens, la présidente du conseil des ministres italien n’avait pas manqué de mettre en avant, lors de sa visite en Algérie en janvier 2023, « l’importance et l’excellence » des relations entre les deux pays, indiquant vouloir développer et diversifier la coopération bilatérale à de nouveaux domaines, aussi énergétique et économique que culturel et politique. Le choix de l’Algérie comme première visite en Afrique du Nord, avait-elle déclaré dans le même contexte, « n’était pas fortuit, car le gouvernement italien a voulu ainsi montrer l’importance de l’Algérie pour l’Italie comme partenaire essentiel et important sur le plan stratégique ». Selon Meloni, l’Italie considère l’Algérie comme « un partenaire extrêmement important dans le cadre du plan Enrico Mattei en Afrique ». Un plan axé sur « un modèle de coopération conçu sur le même pied d’égalité avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, en vue de transformer plusieurs crises en nouvelles opportunités et en un potentiel nouveau », avait-elle assuré, tout en mettant en avant la volonté de son gouvernement de « concrétiser avec l’Algérie un partenariat permettant aux deux pays de réaliser davantage de croissance et de développement, d’établir des passerelles entre les deux rives de la Méditerranée et de contribuer à la stabilité dans la région ».
R. A
