Tebboune invite Macron en Algérie : «Une opportunité historique s’offre à nous»

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/Dans un message de félicitations adressé à Emmanuel Macron au lendemain de sa réélection pour un second mandat, le Président Tebboune a invité son homologue français en Algérie, «pour lancer ensemble une dynamique qui permettra des avancées dans les grands dossiers bilatéraux», a indiqué, hier, la présidence de la République, dans un communiqué.

Tout en exprimant sa «satisfaction», pour la qualité de leur relation personnelle «empreinte de confiance et d’affection», le Président Tebboune a émis l’espoir que le second mandat de Macron «s’enrichira de l’effort conjoint pour hisser les relations bilatérales aux plus hauts niveaux souhaités.» « Au moment où vous inaugurez un second quinquennat que je souhaite fort pour une relation algéro-française à refonder, je mesure l’importance de l’opportunité historique qui s’offre à nous deux d’envisager et de prendre en charge l’avenir avec ambition, courage et responsabilité », ajoute le président de la République. « Qu’il s’agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d’interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l’équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d’ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d’amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses », conclut le Président Tebboune. La réélection à un second mandat d’Emmanuel Macron, est en effet l’occasion qui s’offre à l’Algérie et la France pour donner un nouvel élan à leurs relations bilatérales suite à la période de turbulences qu’elles ont connues après les déclarations du président Emmanuel Macron sur le système algérien et la colonisation, avant d’amorcer un dégel vers la fin de l’année 2021. Le Président Tebboune avait, prédit «un retour à la normale» des relations avec la France, en pleine crise, à condition qu’elles se fassent sur une base d’«égal à égal». «Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit», avait déclaré Abdelmadjid Tebboune, après que la présidence française avait fait savoir qu’Emmanuel Macron «regrette les polémiques et les malentendus» avec l’Algérie et assure avoir «le plus grand respect pour la nation algérienne» et «son histoire».

Les dossiers sensibles 

En visite à Alger, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a évoqué les dossiers sensibles entre les deux pays, en soulignant le caractère «indispensable» de la coopération entre la France et l’Algérie pour la stabilité de la région. Il a souligné, dans ce sens, les défis régionaux auxquels font face les deux pays, au premier rang desquels le terrorisme, à côté de la situation au Sahel et de la relance du processus de transition en Libye. Le Drian a souligné que les discussions avec le Président Tebboune autour de ces «dossiers sensibles» ont lieu dans la «confiance» et «l’esprit de solidarité» qui sont la «base de notre partenariat». «Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance en cours de nos relations bilatérales, essentielles pour chacun de nos deux pays et que nous souhaitons inscrire dans la durée, avec la perspective d’une réunion prochaine du CIHN», le Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien, a indiqué M. Le Drian. Il a en outre évoqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie, soulignant que ce conflit avait «des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l’Algérie».

Dossiers en suspens

Mais, au-delà de ces dossiers conjoncturels, l’Algérie et la France trainent de lourds contentieux, dont celui de la mémoire, et qui englobe la reconnaissance par la France officielle des crimes coloniaux, l’ouverture des archives de la guerre d’Algérie et la reconnaissance et indemnisation des victimes des essais nucléaires au Sahara algérien, à côté du dossier de la circulation des biens et des personnes s’agissant notamment des visas et des autorisations de rapatriement des ressortissants en situation irrégulière en France.

A. R.