Tebboune l’a annoncé à l’occasion de la 41e réunion du NEPAD : 5 zones franches avec des pays africains en 2024

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Dans l’objectif de favoriser les échanges commerciaux et les investissements transfrontaliers pour stimuler la croissance économique dans la région, l’Algérie créera des zones franches avec ses voisins africains.

PAR NABIL M.

L’Algérie connaîtra, en 2024, la création de zones franches avec des pays frères, à commencer par la Mauritanie, puis les pays du Sahel tels que le Mali et le Niger, outre la Tunisie et la Libye. L’annonce a été faite par Abdelmadjid Tebboune hier, lors d’une allocution prononcée par visioconférence, à l’occasion de la 41e réunion du comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad).

Cet ambitieux projet marque, selon le chef de l’Etat, l’attachement de l’Algérie à atteindre les objectifs de développement économique et d’intégration continentale, et l’importance d’œuvrer à améliorer l’efficacité des processus d’intégration économique en Afrique. Il s’agit également, poursuit le président de la République, de l’amélioration des réseaux régionaux de production et de commerce à travers le renforcement des capacités de production et la poursuite des efforts visant à promouvoir le rôle du secteur industriel, mais aussi à adhérer aux chaînes des valeurs ajoutées à l’échelle mondiale, en favorisant la diversité des industries africaines.

Un projet de plus de 30 ans qui devient palpable

Le projet de réalisation de zones franches revient ainsi sur le devant de la scène économique du pays avec, cette foisci, plus de concret et de réalisme, accompagné d’une volonté politique forte et avérée. Depuis plus de trente ans qu’on en parle avec, au début, la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit de 1990, suivie par le code des investissements de 1993, puis par un tas de décrets et en dernier recours, une initiative présidentielle au début des années 2000, stoppée net par l’assemblée nationale en 2006. Malheureusement, rien n’a été fait jusque-là. Le début de réalisation de ce projet n’a été palpable qu’en février 2022, lorsque le gouvernement a examiné le projet de création des zones franches, dans le but de tracer une feuille de route visant la mise en place d’un vrai écosystème favorisant l’émergence de ces zones. Dans ce cadre, ont été mis en avant les résultats relatifs à la réflexion lancée sur le mode opératoire relatif à la création des 5 premières zones franches commerciales sur les moyen et long termes, conformément aux nouvelles dispositions de la loi 22-15 du 20 juillet 2022, fixant les règles régissant les zones franches, ajoute le document.

Le gouvernement a ainsi étudié, en particulier, les zones à créer par ordre de priorité sur la base des critères économiques qui tiennent compte de la vocation de chaque zone franche et des spécificités de chaque espace d’implantation proposé, le mode de financement à adopter et la contribution de l’Etat en matière de viabilisation et réalisation des infrastructures de base, ainsi que le cahier des charges fixant les modalités de gestion et d’exploitation des zones franches. En mai 2022, un texte de loi a été proposé à l’APN, composé de 5 chapitres, et qui prévoit l’exonération des activités exercées dans les zones franches de tous droits, taxes, impôts et prélèvements à caractère fiscal, parafiscal et douanier, à l’exception des droits et taxes liés aux véhicules et voitures de tourisme, des taxes liées aux véhicules et voitures destinés à l’exploitation, mais également à l’exception des cotisations et des contributions au système de la sécurité sociale.

L’Algérie accorde un intérêt majeur à l’investissement en Afrique

Outre les zones franches, l’Algérie accorde un intérêt majeur à l’investissement dans les infrastructures de base dans le continent africain. Dans ce cadre, le chef de l’Etat a rappelé, lors de son discours prononcé au cours de la réunion du Nepad, les projets d’envergure à dimension continentale lancés par l’Algérie, à l’instar de la route transsaharienne reliant six pays africains et du projet de la route reliant la ville de Tindouf et celle de Zouérate en Mauritanie. L’Algérie a lancé aussi, ajoute le président de la République, le projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique pour développer l’économie numérique régionale
dans le Sahel, ainsi que le gazoduc transsaharien qui transporte le gaz du Nigeria vers l’Europe en passant par l’Algérie, et le projet de développement du réseau de transport ferroviaire sur tout le territoire national, pouvant s’étendre aux pays voisins, suivant la vision de la route transsaharienne.

Le chef de l’Etat n’a pas manqué d’appeler à la nécessaire mobilisation de davantage de ressources humaines, techniques et financières en vue d’exécuter les principaux projets continentaux inscrits au titre de l’agenda africain de développement à l’horizon 2063. En plus du renforcement des efforts de réalisation de la complémentarité et de l’intégration continentales, dont l’accélération de la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine. Il a aussi appelé à soutenir les initiatives visant le développement de l’Afrique, notamment les projets d’infrastructures et de transition industrielle dans le cadre de l’instauration de la sécurité et la réalisation du développement escompté.

N. M.