Tebboune veut revoir la politique carcérale

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Tebboune

/Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué lors de son allocution à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2021/2022, les conséquences sociales et économiques de la surcharge des prisons.

«La révision de la politique carcérale est d’une importance capitale dans notre projet de réforme de la justice algérienne. Il faut penser à la prévention avant la sentence», dira le chef de l’Etat. Comme solution, le premier magistrat du pays a plaidé la réinsertion. «L’augmentation incessante de la population carcérale est devenue un fardeau pour l’Etat. Il faut par conséquent aller vers d’autres sentences alternatives», a-t-il indiqué. 

Economiser de l’argent et faciliter la réinsertion

La décision est motivée par trois aspects importants. En plus du coût faramineux de l’hébergement et de la prise en charge des détenus, il y a la réinsertion. En effet, ceux qui sont condamnés pour la première fois pour des petits délits quittent généralement la prison en délinquants aguerris et dangereux. La majorité d’entre eux récidivent et retournent en prison pour des crimes plus graves. Pour cette catégorie de condamnés, le président a recommandé des peines alternatives, comme  le travail d’intérêt général. Ceci permettra d’un côté à l’Etat de gagner de l’argent au lieu d’en perdre et évitera par la même occasion la radicalisation et la transformation en prison d’un jeune délinquant en un criminel notoire.

60.000 places pour 106.000 détenus

Le troisième raison qui pousse l’Etat à aller vers les peines alternatives dans certains cas est la surcharge de nos établissements pénitentiaires. Les chiffres en notre possession le démontrent de manière claire. En effet, environ 106.000 détenus occupent nos prisons dont la capacité ne dépasse pas 60.000 places, 25.000 si on applique les normes mondiales. Pour réduire la surcharge, l’Etat peut construire plus de prisons, ce qu’il fera inévitablement.

Bracelet électronique

Mais le système de mise sous surveillance électronique doit, lui aussi, être relancé. La loi algérienne autorise «les condamnés définitifs» en détention ou non pour une durée qui ne dépasse pas trois ans ou pour une durée entamée qui ne dépasse pas les trois ans à introduire une demande pour bénéficier de la mise sous surveillance électronique à condition de payer tous les frais et toutes les amendes». Ce programme a été hélas mis en veille après le scandale des bracelets électroniques défectueux où est impliqué l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh.   

F. C.

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