Un 1er novembre studieux pour la diplomatie algérienne

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Lamamra
Lamamra

/L’espace d’une célébration de la fête du déclenchement de la révolution algérienne, l’Algérie est redevenue encore une fois la plaque tournante de la diplomatie dans la région.

A l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération, des délégations tunisienne, libyenne et malienne, conduites par leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, sont arrivées en Algérie pour prendre part aux cérémonies officielles, mais pas que.  Il faut dire que les situations au Sahel et en Libye sont encore  préoccupantes et demandent une plus grande coordination entre les pays de la région. Dans cet esprit, l’Algérie entend prendre toute sa part dans la  résolution des conflits. Depuis son élection, le président Abdelmadjid Tebboune s’active pour faire revenir l’Algérie sur la scène internationale, à commencer par son environnement immédiat au Sahel et en Libye. Sur le Sahel, l’Algérie redevient très active pour obtenir la mise en application des accords d’Alger. Il y a des réunions de travail avec différents acteurs comme à Kidal pour mettre en place des institutions transitoires, ou plus récemment avec la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtame Lamamra, au Mali. Le président Tebboune avait déclaré dans une interview au journal Le Point que  «l’Algérie ne laissera pas le Mali devenir un sanctuaire pour les jihadistes», avant de préciser : «Que la résolution du conflit ne peut se faire que dans le cadre des accords d’Alger», confirmant l’option de la solution politique.  L’Algérie a toujours prôné la réconciliation au Mali. Cette solution politique passe par un dialogue général entre tous les belligérants non affiliés au réseau terroriste international.

Stabiliser la Libye

L’Algérie partage aussi 1000 kilomètres de frontière avec la Libye. Le conflit libyen est pour Alger, comme pour la Tunisie, une réalité avec ses civils morts et ses réfugiés, et ce n’est pas un hasard si les deux ministres, libyen et tunisien, sont arrivés ensemble à Alger. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a tenu, lundi une réunion de concertation avec ses homologues libyen et tunisien, Nadjla Al-Mangoush et Othman Jerandi. Les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye ont affirmé, dans un communiqué conjoint, leur détermination à poursuivre les efforts communs, en collaboration avec l’ensemble des pays voisins de la Libye, afin de concrétiser les priorités de la prochaine étape en Libye, les élections présidentielles du 24 décembre prochain et la conférence de Paris, s’entend. La rencontre a été une occasion pour les ministres d’échanger les vues sur les prochaines réunions autour de la Libye, notamment la Conférence de Paris, note la même source, relevant « le rôle prépondérant que devrait accomplir l’Etat de Libye en tant que principal partenaire à cette conférence ». Les ministres ont exprimé « leur détermination à poursuivre les efforts communs, en étroite collaboration avec les pays du voisinage libyen, afin de permettre aux frères libyens de concrétiser les priorités de cette étape tant importante, en assurant les préparatifs et la réussite des élections ». Les ministres ont également salué « le succès » de la Conférence ministérielle de soutien à la stabilité de la Libye, tenue le 21 octobre dernier à Tripoli, qui a vu une forte participation internationale et consacré « une nouvelle approche de traitement de la situation en Libye, basée sur les principes d’appropriation nationale, de partenariat efficace et de la responsabilité commune ». Il a, également, été question « de fédérer les institutions, assurer le retrait des mercenaires, combattants et forces étrangères, et soutenir les efforts de réconciliation nationale, conformément aux conclusions des conférences de Berlin et aux résolutions du Conseil de sécurité y afférentes ». Toute la doctrine diplomatique algérienne est résumée dans ce dernier passage de la déclaration commune. Dans ce contexte, Alger veut arriver à la conférence de Paris avec un front uni contre toute velléité d’internationalisation de la scène politique libyenne et l’émergence de l’Etat de Libye en tant que principal interlocuteur. Le président français, Emmanuel Macron, réunira une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre, à un mois d’élections générales censées mettre fin à une décennie de conflit dans ce pays, Le rendez-vous des prochaines élections est en effet crucial même si elles paraissent hypothétiques, depuis la ratification le 9 septembre dernier d’une loi électorale qui a provoqué une montée des tensions car jugée impartiale et taillée sur mesure pour l’un des candidats aux présidentielles. Donc c’est un maigre consensus qu’il s’agit de consolider pour enfin sortir du long tunnel libyen, et pour ça l’Algérie est prête à y mettre tout son poids.  

N. A.

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