Une mère finance la «harga» de son fils et sa copine avec l’argent de bijoux volés

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/Une femme, la quarantaine a tenté d’aider son fils de 18 ans et son amoureuse de 12 ans à quitter le pays clandestinement dans une embarcation de fortune en vendant des bijoux volés par cette même fillette de 12 ans. Incroyable !

Ce scénario hollywoodien dont l’«héroïne» est une femme au foyer, la quarantaine, a laissé bouche bée les magistrats et employés du tribunal de Dar El-Beïda à Alger. Djamila et son fils Lounès sont très proches. Ils n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Ils se disaient tout. Djamila était donc au courant que son fils qui avait 15 ans au début de cette histoire entretenait une «relation amoureuse» avec Chahinez, une fillette de 9 ans. Lorsque ce Lounès a bouclé ses 18 ans, il a décidé de partir lui et son amoureuse en Europe, poursuivre leur histoire et «vivre heureux». Seulement, le «couple» n’avait pas le droit de voyager ensemble, étant donné que Chahinez était mineure. Ils ont donc réfléchi à un plan pour s’enfuir et c’est justement cette fillette de 12 ans qui en a apporté les moyens pour le réaliser.

La fillette a volé 1,731 kg d’or à sa maman

Le plan était compliqué, mais réalisable. L’idée était que la petite Chahinez vole un coffret de bijoux en or et en dimant de son domicile familial, le donne à Djamila, la mère de Lounès pour que cette dernière le recèle à des bijoutiers qu’elle connaît à prix réduit dans le but de financer la «harga» de son fils et celle qui devait devenir sa «belle fille». Selon l’enquête de la police judiciaire, Djamila et Chahinez ont fait le tour de plusieurs bijouteries de la capitale avant de trouver des acheteurs. La boîte à bijoux pesait 1,731 kg, en or pur dont deux ceintures en louis d’or 24 carats,  2 bracelets en or anciens et plusieurs  montres chères. Selon les témoignages des accusés, la maman a bradé l’or à moitié prix, notamment les ceintures. Elle a touché en tout 450 millions, alors que la valeur réelle du butin dépasse de loin un milliard. «J’ai reçu un montant de 269 millions de centimes du premier magasin, 65 millions du deuxième, 65,5 millions du troisième et 140 millions du quatrième magasin», dira Djamila. Lounès a expliqué lors de sa déposition qu’il avait converti les 450 millions en euros et qu’il avait déboursé déjà la somme de 1800 € pour les frais du voyage en Europe. Arrêtés, Djamila et son fils ont été poursuivis pour les crimes de «détournement de mineur, vol, recel d’objets volés, et incitation à un acte contraire aux mœurs». 4 autres bijoutiers, dont deux arrêtés, ont été poursuivis pour le délit de «recel d’objets volés».

Ce qu’ont dit les accusés

Lors du procès, la maman de Lounès a nié sa connaissance préalable du vol des bijoux, assurant au tribunal qu’elle pensait qu’ils appartenaient à la tante de la copine de son fils, Chahinez. «Elle m’a juré que sa tante est riche et vit à l’étranger et qu’elle avait des bijoux de valeur qu’elle voulait vendre» explique-t-elle. Son fils, quant à lui, a reconnu les faits et a ajouté qu’il devait, à son tour, voler la somme de 20 millions de son domicile familial. Les bijoutiers, eux, ont confirmé que les accusés étaient venus dans leurs boutiques pour leur vendre une quantité d’or pur sous prétexte «qu’ils avaient une urgence, qui était de payer les frais d’une intervention chirurgicale urgente. Au vu des informations reçues, le procureur de la République a requis une peine de deux ans de prison et une amende de 100.000 dinars pour les prévenus arrêtés, Lounès  et sa mère Djamila. Un an de prison ferme et une amende de 100 millions de centimes ont été requis contre les bijoutiers. Le  juge a renvoyé l’affaire en délibéré pour prononcer le verdict le 7 février prochain.

Y. C.