Vecteur du développement économique : L’Etat se penche sur la protection de la propriété intellectuelle

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Vecteur du développement économique : L’Etat se penche sur la protection de la propriété intellectuelle

Par Abdellah B.

L’Algérie emprunte la voie de la diversification de son économie, en allant vers un modèle plus durable, basé sur l’innovation et l’entrepreneuriat. Pour accompagner cette démarche ambitieuse, surgit la question de la propriété intellectuelle qui, en plus d’être un moteur de développement économique, est également un facteur de sécurisation de la consommation contre tous produits de contrefaçon. Cette problématique aussi importante sur le plan économique que social a été sujet de débat, hier, à l’occasion de la journée mondiale des droits de propriété intellectuelle organisée par la chambre américaine de commerce en Algérie. Cependant, des questions se posent : qu’en est-il de la propriété intellectuelle en Algérie ? Pourquoi est-ce important ?

Intervenant à cette occasion, la présidente de la chambre de commerce américaine à Alger, Doria Oughlis, affirme dans ce sens que la protection de la propriété intellectuelle est un indice fort d’attractivité des investissements étrangers en s’appuyant sur les résultats d’une étude américaine à ce sujet. Selon cette dernière, l’indice de protection de la propriété intellectuelle est un facteur à prendre au sérieux en matière de captage de capitaux étrangers. «En d’autres termes, plus le pays affiche un taux supérieur en matière de protection de la propriété intellectuelle, considérée comme étant une garantie, plus il devient compétitif et se transforme en véritable pôle d’innovation et de création de valeur. Chiffres à l’appui, l’étude américaine affirme que «60% des innovations dans le monde sont dans des pays où il existe une forte protection de la propriété intellectuelle», explique la présidente de la chambre américaine du commerce en Algérie.

Dans ce sens, pour la création d’un meilleur écosystème favorable au développement économique du pays, il est question de l’accompagnement de cette dynamique économique que connaît le pays dans cette période post-Covid à travers l’encouragement de l’innovation et de la création de richesse en accordant un intérêt assez particulier aux développements des startups et de l’entrepreneuriat. «La propriété intellectuelle est d’une importance cruciale pour promouvoir et protéger l’innovation et encourager la croissance économique. C’est un catalyseur du développement économique et du progrès social et culturel. Son impact s’étend également à des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures, les startups, l’industrie pharmaceutique et bien d’autres», affirme-t-elle.

Par ailleurs, pour un meilleur accompagnement de cette dynamique, l’Algérie s’est lancée dans la mise en place de centres de recherche, en accordant une importance «particulière à la question fondamentale liée aux droits de la propriété intellectuelle qui constitue le garant de la croissance et la propriété des activités de recherche et d’innovation», affirme le directeur de la production pharmaceutique, Réda Belkacemi. Selon ce dernier, «le contexte international impose aux pays d’asseoir de véritables politiques d’exploitation et de valorisation des potentiels innovants nationaux», rappelant l’ouverture du premier bureau extérieur en Afrique de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en Algérie en 2019. «Dans les économies fondées sur le savoir, la valeur économique se mesure à l’aune du système de la propriété intellectuelle, les droits qu’il confère permettant de transformer des biens immatériels en actifs économiques négociables. On a atteint 128 centres de recherche, institutions industrielles publiques et privées, ainsi que des centres de formation professionnelle visant à promouvoir l’innovation de manière générale», explique le directeur de l’institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Abdelhafid Belmehdi.

A.B.