Xi Jinping en affiché la volonté hier : Implantation d’une des plus grandes usines de batteries au lithium en Algérie

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Xi Jinping en affiché la volonté hier : Implantation d'une des plus grandes usines de batteries au lithium en Algérie

PAR BRAHIM AZIEZ

Le Président chinois Xi Jinping a affiché hier la volonté de son pays d’implanter l’une des plus grandes usines de batteries au lithium en Algérie. Une annonce qui illustre, à elle seule, l’intérêt de la Chine au développement des relations avec l’Algérie, tant le projet en question revêt une dimension internationale d’envergure, à l’heure où le monde s’oriente inéluctablement vers les véhicules électriques. Et dans ce domaine, la Chine passe pour l’un des acteurs majeurs du domaine.

Quel intérêt d’une usine de batteries au lithium ?

Le monde s’oriente vers les véhicules électriques. Les 2 principaux facteurs qui freinent encore l’essor du véhicule électrique sont le prix et l’autonomie. Mais dans le prix d’un véhicule électrique, la batterie reste la partie la plus importante, en ce sens que les cellules de la batterie peuvent représenter environ 40% du coût d’un véhicule électrique.

Et dans les récentes avancées de l’électrique, la production des batteries au lithium et lithium-ion ont largement avancé dans l’empire du Milieu, au point où sa production
de voitures électriques représente plus de 50% de la production mondiale.

Les batteries lithium-ion sont considérées comme la technologie de référence dans le secteur de l’automobile électrique. Par rapport à la technologie des batteries traditionnelles, les batteries au lithium-ion se chargent plus rapidement, durent plus longtemps et ont une densité énergétique supérieure, ce qui se traduit par des batteries plus légères et par une plus grande autonomie

Et dans ce domaine, la Chine a pris de l’avance en en produisant localement où la main-d’œuvre bon marché et les matières premières sont disponibles à des prix très compétitifs. La Chine est ainsi devenue, depuis quelques années, le leader mondial des véhicules électriques. Qu’il s’agisse de volumes de production ou de coûts.

Aujourd’hui, les entreprises chinoises qui entendent envahir le monde aspirent à la construction de giga-factories aux Etats-Unis et en Afrique du Nord. Avec une
usine en Algérie, c’est tout le marché africain et européen de l’électrique qui sera visé. Et pas seulement des voitures électriques, mais aussi des camions, des bus, des scooters…

Le marché mondial des véhicules électriques s’emballe

L’agence internationale de l’énergie estime, dans un nouveau rapport, que les véhicules électriques pourraient représenter 18% des ventes de nouveaux véhicules en 2023, avec plus de 14 millions d’unités, contre 10 millions en 2022. L’option des véhicules électriques a été adoptée au terme des négociations sur les mesures à prendre pour réduire l’impact carbone à l’origine des dérèglements climatiques.

Avec la décision de l’Europe de mettre un terme aux moteurs thermiques en 2035, la
course est lancée. Mais dans ce domaine, la Chine a pris une sérieuse avance. A partir des
années 2000, les autorités chinoises ont injecté des milliards de dollars dans la mobilité électrique, entre subventions et allègements fiscaux, mais aussi l’attribution de contrats de transport public à des entreprises de véhicules électriques.

A défaut d’être concurrentielle avec l’Occident sur les véhicules thermiques, l’option de l’électrique était alors prise. Aujourd’hui, le marché chinois, « le plus dynamique au monde » selon Counterpoint Research, compte plus de 94 marques qui proposent plus de 300 modèles différents.

Mieux encore, les constructeurs chinois lorgnent désormais les marchés étrangers, à l’image de BYD, l’un des plus gros vendeurs du pays, et qui commercialise déjà des voitures particulières dans une cinquantaine de territoires, dont l’Europe, l’une de ses priorités, et celle de nombreux autres groupes chinois.

B. A.