Zaïd, DG du développement industriel au ministère de l’Industrie : «L’usine Fiat peut accueillir les autres marques du groupe Stellantis»

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Zaïd, DG du développement industriel au ministère de l'Industrie : «L’usine Fiat peut accueillir les autres marques du groupe Stellantis»

Par Brahim Aziez

Le directeur général du développement industriel (DGDI) au ministère de l’Industrie a souligné hier que l’usine Fiat d’Oran pouvait tout aussi bien accueillir la production d’autres marques du groupe Stellantis.

Il révélera à ce propos que «plus de 200 millions d’euros ont été investis par Sellantis dans l’usine Fiat d’Oran, un projet qui était destiné à une autre marque du groupe, mais qui en fait toujours partie (NDLR : du projet)».

A une question sur les éventuelles restrictions de la fabrication aux seules modèles Fiat au niveau de l’usine de Tafraoui, le directeur central au ministère de l’Industrie, qui intervenait sur les ondes de la radio Chaîne I, répondra que «Stellantis a toute latitude de fabriquer d’autres modèles ou marques de son groupe qui en compte 14, pour peu que ces véhicules correspondent aux besoins du marché et respectent le taux d’intégration exigé».

Il est utile de rappeler que dans le cadre des fusions entre les marques automobiles, ou le rachat des plus petites par les plus grandes pour en faire des groupes automobiles, l’intérêt premier de ce genre d’opération est le partage des plateformes, des mécaniques et des technologies.

Les gains se font ressentir dans les investissements en recherche et développement, particulièrement lorsqu’il s’agit de nouveaux modèles où les économies sont de 50% et plus (par marque).

Stellantis est né de la fusion du groupe PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) et du groupe FCA (Fiat, Lancia, Alfa Roméo, Abarth, Maseratti, Jeep, Dodge, Chrysler).

Cette opération qui s’est concrétisée en 2021 nécessitera quelques années encore pour voir l’ensemble des marques du groupe Stellantis partager les plateformes. Cela a néanmoins déjà commencé avec les motorisations, pour s’étendre au reste dans les 2 prochaines années.

Il faudrait probablement s’attendre à voir dans 2 ans (ou peut être moins) des Peugeot, des Citroën, des DS et des Opel sortir des lignes de production de Fiat Algérie à Tafraoui.

«Les véhicules fabriqués en Algérie ne seront pas autorisés à l’importation»

Mais pour lever toute équivoque, il précisera que les modèles de véhicules qui seront fabriqués en Algérie ne seront pas autorisés à l’importation.

Sur l’identité des autres constructeurs qui seront agréés pour fabriquer en Algérie, Ahmed Zaïd Salem se contentera de dire que les discussions et négociations se poursuivent, et que celles-ci se font directement avec le constructeur propriétaire de la marque, particulièrement lorsqu’il s’agit de transfert de technologie.

Il reviendra sur le taux d’intégration de 30% qui sera exigé aux constructeurs automobiles, et précisera que, dans un premier temps, le passage par l’étape de l’assemblage est inévitable.

Il expliquera qu’«en suivant l’avis d’experts que nous avons associés dans ce dossier, on a préféré ne pas être trop regardant sur le taux d’intégration durant les 2 premières années où les 10% doivent être atteints. Il s’agira ensuite d’arriver à 20% durant la 3e année et 30% à la 5e année».

Nouveaux dispositifs pour les équipementiers

Pour ce qui est des fournisseurs locaux, il révélera qu’un nouveau dispositif a été mis en place pour les équipementiers, «ceux-ci bénéficient d’un accompagnement spécial de notre ministère, ils profitent d’une exonération de 2 ans, renouvelable une seule fois, mais pour cela ils doivent atteindre 40% d’intégration la 1re année et 60% la 2e année».

Et le responsable ajoutera que les constructeurs qui recourent à ces équipementiers voient les pièces provenant de ces derniers considérées comme étant fabriquées à 100% en Algérie.

Les prix baisseront avec l’arrivée de la concurrence

Sur les prix affichés par Fiat sur les modèles arrêtés pour le lancement de la marque, le responsable rappellera que ceux-ci obéissent au principe de l’offre et la demande.

Mais il signalera, à l’occasion, que des comparaisons ont été faites avec ce qui se pratique à l’étranger où les prix des véhicules se sont appréciés ces dernières années, même pour l’occasion. Il donnera l’exemple du retour des importations de véhicules de moins de 3 ans, opération qui ne connaît pas de grande affluence.

Sur le chevauchement qui risquerait de se produire entre la production locale et l’importation, Ahmed Zaïd Salem rappellera que tous les avantages iront vers les véhicules produits localement, à l’image du crédit à la consommation pour le produit local, alors les taxes d’acquisition de véhicules neufs (TVN) seront maintenues pour les véhicules importés, avec des niveaux assez élevés.

B.A.