Agriculture saharienne : Une société italienne annonce de grands projets d’investissement

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Agriculture saharienne

PAR ABDELLAH B.

L’Algérie oriente, ces derniers temps, ses efforts vers le développement de l’agriculture dans le sud du pays, en adoptant une démarche pragmatique visant à attirer les investisseurs étrangers. L’objectif est d’introduire de nouvelles pratiques dans l’exploitation des terres agricoles dans le sud du pays pour améliorer le rendement, notamment en produits stratégiques comme le blé.

Dans ce sens, la société italienne Best Food, qui a déjà un contrat de concession dans la région de Touggourt, affiche ses ambitions pour la mise en place « d’importants projets de production et de transformation de blé dans la région ».

Produire pour l’Algérie et pour l’Italie

Reçu hier par Omar Rekkache, directeur de l’agence algérienne pour la promotion de l’investissement, Federico Vecchioni, PDG de Best Food, affirme que l’entreprise vise à développer une vision permettant de diversifier son portefeuille d’investissement en Algérie, que ce soit en matière de production, de transformation ou de traitement de la semence. Selon ce dernier, la société ne se contentera par de la production du blé, elle vise plutôt à « étendre son activité en Algérie en investissant dans la production de semences,
d’olives, de fruits et dans les industries alimentaires, afin de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire de l’Algérie et d’exporter vers l’Italie qui reste dépendante du marché international », expliquet-il.

Rekkache : «Des projets très importants»

De son côté, le DG de l’AAPI qualifie cette démarche d’importante pour le secteur de l’agriculture en Algérie. Il affirme dans ce sens que les projets de la société italienne en Algérie sont « très importants pour parvenir à la sécurité alimentaire », tout en indiquant que l’agence est prête à accompagner l’entreprise italienne dans la phase de concrétisation de ses investissements.

En fait, l’agriculture saharienne nourrit les ambitions des pouvoirs publics pour améliorer la performance du secteur dans les années à venir et pourquoi pas atteindre l’objectif suprême, celui de la sécurité alimentaire du pays. A cet effet, le pays a mis en place une feuille de route à long terme visant le développement des filières stratégiques, notamment la céréaliculture dans le grand sud du pays, ce qui a d’ailleurs attiré l’attention de grandes firmes sur la scène internationale, italiennes, turques, américaines et qataries.

Outre l’investissement étranger, l’Algérie compte également sur les grands groupes publics pour le développement des filières stratégiques dans le grand sud, qui demeure le maillon faible du secteur, notamment en matière de production de blé tendre, et qui devrait connaître une nouvelle dynamique dans les années à venir.

Dans son programme quinquennal pour le développement du secteur d’ici à 2030, la céréaliculture, notamment dans la région sud du pays, le Sahara, figure en tête des priorités. Cette tâche a été confiée aux grands groupes publics, Cosider Agrico, 3A Spa, filiale de Sonatrach, Global Agri Food, et encore Madar et Agrodiv disposant d’une expérience dans le domaine de la culture du blé, des légumes secs, le maïs, le tournesol. Ces derniers ont bénéficié de l’accompagnement nécessaire pour leur permettre l’exploitation de grandes surfaces dans la région sud du pays, selon le département de l’agriculture.

A. B.