Alger ouvre le poste frontalier Mustapha-Ben Boulaïd avec la Mauritanie : Une promptitude qui en dit long

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Postes frontaliers

PAR M. MANSOUR

Le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire a fait savoir, hier, que toutes les mesures requises avaient été mises en place au niveau du poste frontalier Mustapha-Ben Boulaïd, pour son ouverture à la circulation des personnes de et vers la Mauritanie, parallèlement à son ouverture au mouvement commercial dès la journée de vendredi. Cette promptitude dans l’action témoigne de la volonté de l’Algérie d’intensifier ses échanges économiques et commerciaux avec la Mauritanie dans le cadre
de la zone de libre-échange, mais également de tirer pleinement profit de ses bonnes
relations avec ce pays, afin de cibler d’autres marchés en Afrique.

Dans un communiqué publié hier, le ministère de l’intérieur annonce « avoir pris, dès vendredi 23 février 2024, toutes les dispositions nécessaires au poste frontalier Mustapha-Ben Boulaïd pour son ouverture à la circulation des personnes de et vers la république islamique de Mauritanie, parallèlement à son ouverture au mouvement commercial ». La diligence dans l’action, mise en évidence par le communiqué émis par les services du département de Brahim Merad, suscite l’attention. Elle témoigne de l’engagement de l’Etat algérien à hisser les relations entre les deux nations à un niveau d’excellence, notamment en consolidant les échanges commerciaux bilatéraux.

Ce constat est corroboré par le communiqué du ministère de l’intérieur, soulignant que ces mesures découlent des instructions données par le président de la République, « lors de son inauguration, le 22 février 2024, des postes frontaliers fixes entre l’Algérie et la Mauritanie », en compagnie du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh ElGhazouani, mettant en relief le fait que « ces mesures viennent refléter la volonté politique des présidents des deux pays de promouvoir les relations de coopération bilatérale, le développement commun et le bon voisinage ».

Une zone franche et des opportunités

Portées par leurs liens historiques et amicaux, l’Algérie et la Mauritanie, qui partagent une frontière de 460 km, collaborent déjà dans plusieurs domaines comme la sécurité, la culture et le développement économique. L’avènement de cette zone franche est donc susceptible d’engendrer des retombées positives sur les économies des deux pays.

A la lumière de la réactivité démontrée par l’Algérie dans l’ouverture du poste frontalier avec la Mauritanie, il est évident que le pays cherche activement à renforcer ses liens économiques avec ses partenaires de la région. Dans cette optique, le pays s’attelle également à finaliser des projets d’infrastructure majeurs, tels que la route Tindouf-Zouérat. Le conseil d’affaires algéro-mauritanien estime d’ailleurs que ce projet revêt
une importance capitale et jouera le rôle de catalyseur supplémentaire pour le développement socioéconomique des deux nations.

Cette infrastructure routière stratégique, s’étendant sur 840 km, est perçue comme un vecteur essentiel dans la promotion du développement socioéconomique des régions qu’elle traverse. Selon le président de cette instance, Youcef Ghazi, cette route « constituera un accès fiable pour les opérateurs économiques algériens aux marchés africains via la Mauritanie. Elle permettrait également de consolider la coopération économique et commerciale entre les opérateurs économiques algériens et mauritaniens, en plus de renforcer la dynamique de développement et la fluidité des opérations du commerce extérieur entre les deux pays ». Dans cet esprit, l’Algérie pourrait non seulement intensifier
ses échanges avec la Mauritanie, mais également étendre ses visées vers d’autres pays
d’Afrique de l’Ouest.

En capitalisant sur ses solides relations avec la Mauritanie et dont le potentiel d’opportunités est prometteur dans divers secteurs clés, tels que l’agroalimentaire, l’énergie et les produits pharmaceutiques, l’Algérie pourrait consolider sa coopération
économique régionale, pour élargir ses débouchés commerciaux, mais également diversifier ses marchés en Afrique de l’Ouest.

M. M.