Algérie-COP 27: Le plaidoyer du Président Tebboune pour la planète

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Algérie COP 27 Tebboune
Algérie COP 27 Tebboune

La COP 27  sera l’occasion pour l’Algérie d’exposer sa vision concernant les défis climatiques à lesquels fait face la planère.

Le Président Abdelmadjid Tebboune est arrivé hier après-midi à Charm el-Cheikh pour prendre part au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), à l’invitation de Fattah al-Sissi, président de la République arabe d’Egypte.

Plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront aujourd’hui et demain à Charm el-Cheikh en Egypte, dans le cadre des travaux de la 27e session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC/COP27), pour tenter de se mettre d’accord sur des solutions et d’engager des politiques pour limiter le réchauffement climatique.

La Conférence mondiale sur le climat (COP 27) sera l’occasion pour les pays du Sud les plus vulnérables aux impacts climatiques de relancer leur plaidoyer en faveur de la concrétisation des promesses financières qui leur ont été faites par les pays industrialisés pour réduire leurs émissions, se préparer aux impacts climatiques.

L’Algérie et la COP27

À cette COP27, l’Algérie, qui sera représentée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, devrait aussi plaider pour les financements des grands projets visant à s’adapter avec les changements climatiques.

La participation de l’Algérie à la COP 27 se veut surtout une opportunité de présenter ses démarches et les efforts ayant été entamés et de mettre en exergue ses stratégies nationales visant à faire face aux changements climatiques, en application de ses engagements en la matière et au regard de sa ratification de l’ensemble des conventions internationales visant à réduire les émanations de gaz et à lutter contre l’effet de serre.

L’Algérie a ratifié, en 2016, l’Accord de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui prévoit de maintenir l’augmentation de la température moyenne en dessous de 2 C à la fin du siècle actuel.

L’Algérie s’est engagée à soutenir la communauté internationale dans ses efforts visant à lutter contre l’effet de serre, en dépit de sa contribution, depuis longtemps, à la lutte contre ce phénomène, au regard de la domination du gaz naturel qui est considéré comme une énergie propre dans son mix énergétique.

Algérie: plan national du climat (2020-2030) 

L’Algérie a adopté en 2020 le plan national climat (PNC) 2020-2030, une vitrine internationale pour le pays dans le domaine, et qui vise à réduire de 7% les émissions des gaz à effet de serre, un taux qui pourrait atteindre 22% d’ici 2030 si l’Algérie arrivait à bénéficier de l’aide financière pour financer les grands projets visant à s’adapter avec les changements climatiques.

En attendant, de grands projets à portée écologique et environnementale sont lancés en Algérie, notamment la plantation de 60 millions d’arbres dans le cadre du barrage vert destiné à endiguer l’avancée du désert vers le nord du pays, ainsi que la récupération des gaz torchés, avec la collaboration de partenaires étrangers.

L’Algérie entend également renforcer son arsenal juridique relatif à l’environnement en y introduisant une loi-cadre sur les changements climatiques.

Dans le cadre de sa politique sur l’environnement, le Gouvernement a introduit, au titre des missions essentielles du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, l’élaboration des stratégies et des plans d’action, notamment ceux liés aux questions globales de l’environnement, dont les changements climatiques et la protection de la biodiversité et de la couche d’Ozone, ainsi que la préparation et la coordination du processus des négociations sur les changements climatiques, en sus des prérogatives pour la mise en œuvre de cette stratégie en collaboration avec les secteurs concernés.

COP 27: l’Afrique, continent le plus vulnérable

Sur le plan africain, continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique, et où plus de 100 millions d’Africains seront menacés par le réchauffement climatique d’ici à 2030, nombre d’observateurs espèrent que la tenue de ce sommet en Egypte va améliorer la visibilité des demandes prioritaires de la société civile et des Etats africains, notamment le dédommagement des pays en développement pour les conséquences des dérèglements climatiques, alors même qu’il est le plus faible émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète, avec environ 4% des émissions.

Aussi, les organisations régionales africaines, à savoir la commission de l’Union africaine (CUA), la commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et leurs partenaires développeront conjointement un pavillon africain pour accueillir des événements parallèles, fournir une plate-forme de discussion et veiller à ce que les préoccupations et les priorités de l’Afrique soient dûment prises en considération lors du processus de négociation sur le changement climatique, selon le site de l’Union africaine (UA).

COP 27: Pollueurs-payeurs

A l’évidence, à la conférence de la COP 27, qui verra aussi la participation des dirigeants des USA, de l’Europe et du Japon, les débats seront centrés autour de la polémique «pollueur -payeur» qui consiste à faire payer les pertes et dommages dus au dérèglement climatique aux pays fortement industrialisés.

Lors de sa participation à la Conférence de la COP 26 à Glasgow (Ecosse), un représentant du ministère algérien de l’Environnement a rappelé, dans ce cadre, que les grands pays industriels, à l’origine de l’effet de serre, avaient promis aux pays en voie de développement impactés par le phénomène un financement estimé à 100 milliards USD pour la réalisation de projets à même de consolider leurs capacités de lutte contre les changements climatiques, dont les effets se manifestent plus que jamais, à savoir (inondations répétitives, feux de forêt, vagues de chaleur…). Cependant, «cette promesse ne s’est pas concrétisée à ce jour», a-t-il affirmé.

Cependant, bien que le principe ait déjà fait un bon bout de chemin au gré des conférences mondiales sur le climat, les pays riches ont souvent évité de s’y engager de crainte d’avoir à subir des procès pour dédommagements.

Par Amar.R