Algérie-Espagne : Medgaz plus sûr que le GME

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/La visite du président italien en Algérie est citée comme modèle de coopération énergétique par la presse espagnole.

 «Les Italiens sont sûrs de passer l’hiver au chaud», lance un commentateur, qui rappelle que le gazoduc qui lie l’Algérie avec l’Italie via la Tunisie est d’une capacité de 33 milliards de m3, «soit le triple de la capacité de l’espagnol», ironise-t-il. Les déclarations du ministre algérien de l’Energie, M. Arkab, et du PDG de la Sonatrach, M. Hekkar, qui ont tous les deux exhorté leurs homologues espagnols à faire preuve de plus de visibilité quant à leurs besoins énergétiques futurs, ont trouvé écho dans les colonnes de la presse espagnole qui a également mis en exergue la récente annonce de la possibilité d’extension des capacités du Medgaz. Alger avait estimé possible d’augmenter le débit du gazoduc de 50% de plus que les 10,7 attendus milliards de m3. «Des études ont déjà été menées pour une augmentation à 16 milliards de m3, mais la décision finale d’investir dans l’installation ne peut être prise que si des contrats à long terme sont signés», avait-on souligné côté algérien à travers l’APS. Les medias espagnols, citant des sources proches des responsables du secteur énergétique, affirment que «la sécurité énergétique de l’Espagne est au centre de toutes les discussions» citant l’option d’une augmentation des capacités d’importation du gaz naturel comme étant la solution la plus «pragmatique». Donnant l’exemple de l’Allemagne qui n’a pas hésité à s’associer avec la Russie à travers le Nordstream 2, un nouveau pipeline qui double les capacités de transport de gaz depuis la Russie via la Baltique, ce qui permettrait d’atteindre pour ce réseau un approvisionnement de 110 milliards de mètres cube par an vers l’Allemagne. En fait les Espagnols restent traumatisés par la vague de froid qui a frappé l’Espagne en janvier dernier où un black-out a pu être évité de justesse grâce à la réactivité de l’Algérie qui a pu fournir très rapidement des quantités supplémentaires en gaz.

Hekkar réaffirme ses engagements

Encore une fois, le PDG de la Sonatrach a dû rappeler que la capacité d’exportation du gaz naturel vers l’Espagne via le gazoduc Medgaz est largement suffisante pour couvrir la demande actuelle. S’agissant d’une éventuelle augmentation de la demande espagnole, le PDG de Sonatrach a balayé la question préférant sans doute laisser l’initiative à ses partenaires espagnols qui sont Naturgy ou Iberdola. «On parlera des moyens nécessaires pour satisfaire des besoins supplémentaires seulement lorsqu’il y aura une demande  additionnelle», dira-t-il en substance. Il ne manquera pas de réaffirmer encore une fois la volonté de l’Algérie d’être garant de la sécurité énergétique de l’Espagne en précisant que «les capacités de Sonatrach pour répondre à la demande espagnole sont suffisantes, que ce soit par le biais du pipeline ou des méthaniers».

Quant à la question de la fin de l’utilisation du GME, alors qu’en Europe quelques voix continuent de prétendre que cela pourrait porter préjudice au bon fonctionnement des livraisons de gaz vers l’Espagne, un expert et non des moindres affirme complètement l’inverse. Mourad Preur, dans une déclaration à l’APS annonce qu’au «vu de la crise grave avec le Maroc, le risque de voir le flux gazier vers l’Espagne s’interrompre aurait été sérieusement posé si le contrat GME, transitant par le voisin hostile, avait été renouvelé». A l’adresse des sceptiques et des malintentionnés, il donnera comme exemple le cas de la Russie qui avait connu le même problème avec un pays de transit, l’Ukraine. «La vérité est que les pays de transit sont toujours une incertitude forte pour les producteurs de gaz qui déploient tous les moyens pour s’en affranchir. Nous vivons le cas présentement.» 

C. S.

A propos d’une augmentation des approvisionnements

Hekkar : «On en parlera lorsqu’il y aura une demande additionnelle»

Intervenant, hier, au cours d’un point de presse, organisé en marge de l’ouverture de la 10e édition du Salon professionnel international des secteurs de l’énergie et des hydrocarbures (NAPEC 2021), Toufik Hekkar a affirmé qu’il n’existe aucun problème par rapport à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz via le Medgaz, ajoutant que le gazoduc « assure actuellement l’ensemble du volume des exportations algériennes de gaz naturel vers l’Espagne, fixé dans le cadre des contrats à long terme ». S’agissant d’une éventuelle augmentation de la demande espagnole, le PDG

de Sonatrach a indiqué qu’il est inutile pour le moment de parler d’éventualité. « On parlera des moyens nécessaires pour satisfaire des besoins supplémentaires seulement lorsqu’il y aura une demande additionnelle », a-t-il précisé, assurant que « les capacités de Sonatrach pour répondre à la demande espagnole sont suffisantes, que se soit par le biais du pipeline ou des méthaniers ».

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