Après la décision d’augmenter la marge bénéficiaire des opérateurs : Crise du lait, est-ce la fin ?

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Giplait augmente sa production de lait

/La crise du lait en sachet persiste encore, comme en témoignent les longues files de citoyens qui se forment dès les premières heures de la journée, devant les unités de distribution et des rares commerces qui acceptent de le vendre contrairement à de nombreux autres qui arguent la faible marge de bénéfice qu’ils gagnent sur ce produit au prix réglementé à 25 DA.

C’est partant de ce constat que, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj-Tahar Boulanouar, a proposé que l’Etat prenne en charge l’augmentation de la marge bénéficiaire des opérateurs de la filière du lait, en guise de solution pour mettre fin à la crise de la distribution d’une part et augmenter la production d’autre part. Aussi, intervenant, hier, lors d’une émission en direct sur les réseaux sociaux, Hadj-Tahar Boulanouar, a salué la décision de l’Etat d’augmenter les marges bénéficiaires des opérateurs de la filière du lait, précisément d’un dinar le litre pour les laiteries et de deux dinars pour les distributeurs.  Il a expliqué, à cet effet, que la pénurie du lait en sachet est due à la réduction de la marge bénéficiaire et aux plaintes des distributeurs concernant la baisse de leurs revenus, alors que la décision permettrait d’atteindre deux objectifs, à savoir encourager les laiteries à augmenter la production et réglementer la distribution. D’autant plus que la demande de lait est importante, car elle avoisine les 5 milliards de litres par an, alors que la matière première (poudre est lait) est importée, car la production nationale ne dépasse pas 1 à 2 milliard de litres par an.

Boulanouar : «Il faut relever le défi de la production»

M. Boulanouar a estimé en outre que le défi actuel consiste à réfléchir sérieusement à encourager la production laitière en Algérie pour réduire la facture d’importation qui oscille entre un 1,2 milliard et 1,5 milliard de dollars. Quant à la décision d’augmenter le prix d’achat des légumes secs, à 3000 dinars pour les haricots et les lentilles et 2000 dinars pour les petits pois, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, a indiqué qu’elle est de nature à encourager les agriculteurs à augmenter la production de cette denrée alimentaire, en affirmant que «si l’agriculteur est certain de faire plus de profit, il produira plus», la considérant comme un catalyseur d’autant plus que l’Algérie dépense plus de 3 à 4 milliards de dollars dans la production céréalière. A noter que la persistance de la crise du lait a lieu en dépit des mesures et mises en gardes du ministère du Commerce. Kamel Rezig, qui a été encore interpellé récemment par les députés à l’APN au sujet de la pénurie du lait en sachet, a affirmé que le ministère a une nouvelle stratégie de distribution qui prenait en compte tous les facteurs nécessaires, notamment la densité de la population, le coût de distribution et le régularité de l’approvisionnement. Il a ajouté que de nouvelles mesures ont été mises en place pour permettre aux autorités de contrôler la production en plus de la distribution afin d’éviter tout dérèglement du marché ou quelconque impact sur les produits subventionnés. Aussi, le ministre a déclaré que d’autres solutions étaient en train d’être étudiées avec la contribution des ministères des Finances, de l’Agriculture et de l’Intérieur.

A. R.