Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal al Meqdad, a entamé hier une visite officielle à Alger, au cours de laquelle il a eu des entretiens avec les autorités
du pays dans le but de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et les moyens de les développer, en plus de discuter des derniers développements sur les
deux scènes arabe et internationale et de coordonner les positions entre les deux pays.
PAR AMAR R.
Dans une déclaration aux médias à son arrivée à l’aéroport international
Houari-Boumediene, M. Al-Meqdad a souligné que « l’Algérie représente une symbolique particulière pour le peuple syrien et pour tous les peuples du monde », affirmant
que les relations algéro-syriennes « se poursuivront toujours entre nos deux pays
frères ».
« Cette visite en Algérie, a-t-il souligné, se veut une visite pour exprimer les sentiments sincères du gouvernement de la République arabe syrienne représenté par
le président Bachar al-Assad, aux dirigeants algériens ainsi que la reconnaissance de la
Syrie pour le soutien traditionnel de l’Algérie, notamment dans le cadre des évènements récents, ayant été le premier pays à dépêcher une équipe professionnelle qui a
su faire face aux effets catastrophiques du séisme ».
Il a indiqué dans ce contexte que « les concertations entre les deux parties sur les
développements dans la région et dans le monde ne se sont jamais interrompues »,
ajoutant : « Nous avons besoin de renforcer ces relations, car nous concrétisons ainsi la
vision sincère des peuples et dirigeants des deux pays pour le développement des relations dans tous les volets. Quoi que nous disions, nous ne saurons qualifier le rôle
majeur de l’Algérie à différents niveaux. »
Al-Meqdad : «Je sui venu exprimer ma reconnaissance»
M. Al-Meqdad a également exprimé l’optimisme de son pays, en dépit de tous les
défis et difficultés, soulignant que « la Syrie lutte aujourd’hui contre le terrorisme qui l’a
prise pour cible, comme ce fut le cas pour l’Algérie durant la décennie noire, les deux
pays ayant joué hier et aujourd’hui encore des rôles essentiels pour faire face aux défis
dans la région ».
« Je suis ainsi venu exprimer cette reconnaissance et notre grande volonté d’œuvrer
ensemble pour notre avenir à tous », a déclaré M. Al-Meqdad.
« Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger,
Ahmed Attaf, a reçu hier son homologue syrien Fayçal al-Meqdad, qui effectue une
visite en Algérie en sa qualité d’envoyé spécial du président de la République arabe
syrienne, Bachar al-Assad, en vue de transmettre un message à son frère le président
de la République, Abdelmadjid Tebboune », a indiqué un communiqué du ministère des
Affaires étrangères
Cette visite de Fayçal al-Meqdad en Algérie est la deuxième en neuf mois après
celle du 5 juillet 2022 au cours de laquelle il a participé aux célébrations du soixantième
anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
L’Algérie, pionnière des appels au retour de la Syrie
L’Algérie, qui fait partie des rares pays arabes qui n’ont jamais rompu leurs relations avec la Syrie et n’ont pas fermé leur ambassade, a été pionnière des appels au
retour de la Syrie dans le concert arabe, et ses avions ont brisé le blocus en transportant des cargaisons d’aides humanitaires aux zones syriennes touchées par le tremblement de terre.
Lors du dernier sommet de la ligue tenu à Alger, l’Algérie a œuvré sans relâche pour
que la Syrie réoccupe son siège, qu’elle a quitté depuis sa suspension en 2011, mais
cette initiative a été abandonnée à la demande des autorités syriennes ellesmêmes, dans un souci de sauvegarder l’unité de rangs arabes.
Depuis l’initiative de l’Algérie, la question de la réintégration de la Syrie dans la
ligue arabe a mûri, à la lumière de la recomposition géostratégique au Moyen-Orient,
notamment grâce à la Chine, des démarches visant à permettre à Damas de réoccuper
son siège.
C’est ainsi qu’une réunion consacrée à la question syrienne s’est tenue vendredi à Djeddah entre les États du CCG, la Jordanie, l’Égypte et l’Irak. Une réunion qui s’est soldée par un échec, puisque les participants n’ont pas réussi à se mettre d’accord, selon les médias de la région.
A. R.
