Convention sur la sous-traitance les 15 et 16 avril à Oran : Stellantis mise sur l’intégration locale

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Stellantis intègre l'Algérie dans sa liste de fournisseurs

PAR BRAHIM AZIEZ

LE GROUPE STELLANTIS organisera les 15 et 16 avril prochain une convention sur la sous-traitance qui se tiendra à Oran. Cette opération vient à la suite du forum organisé à Turin le 29 mai 2023 par l’ambassade d’Algérie en Italie. Ce forum économique, qui était dédié aux « perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie », visait à inciter les équipementiers italiens à développer leurs activités en Algérie, après l’investissement engagé par le groupe automobile Stellantis auquel le constructeur italien Fiat appartient.

Organisé en collaboration avec l’association nationale de la filière de l’industrie automobile italienne (Anfia) et en partenariat avec le groupe automobile Stellantis, ce forum a vu la participation d’une centaine d’acteurs économiques et institutionnels algériens et italiens activant dans la filière des composants automobiles. Une action de sensibilisation menée par les autorités algériennes et les responsables Stellantis auprès des équipementiers italiens pour venir s’installer en Algérie, avec comme argumentation les avantages qu’offre l’Algérie dans divers domaines (énergie, coût et qualifications de la main-d’œuvre, emplacement stratégique sur le continent africain et par rapport à l’Europe), mais aussi la mise en place de nouvelles règles en matière d’investissements et des finances.

Après l’annonce de la tenue les 15 et 16 avril prochain d’une convention internationale de la sous-traitance qu’organisera Stellantis, une dizaine d’opérateurs italiens a déjà confirmé sa présence à Oran. Depuis la promulgation du nouveau cahier des charges régissant la fabrication automobile en Algérie, une nouvelle dynamique a été impulsée au « rêve algérien
d’une véritable industrie automobile ». Une industrie qui soit abordée sur des bases solides, cohérentes et en phase avec les évolutions de l’heure.

Le constructeur italien Fiat a été le premier à se lancer dans la production automobile en Algérie. D’autres constructeurs comme Chery, Geely et BAIC ont manifesté leur intention de s’implanter industriellement en Algérie, au moment où JAC n’attend que le feu vert pour achever sa construction et entamer la production, alors que Renault ne désespère pas de reprendre ses activités dans une nouvelle optique. Un ensemble de manifestations d’intérêt qui n’a pas manqué de susciter l’attirance de certains équipementiers et autres fabricants de pièces automobiles, que ce soit en direct ou en joint-venture.

L’usine Fiat, qui a commencé à assembler des véhicules le 11 décembre 2023, a déjà recensé une vingtaine de fournisseurs locaux, dont la moitié a déjà été homologuée (pneumatiques, batteries, faisceaux électriques, pièces d’injection…). Mais voilà, cela ne suffit pas pour afficher un taux d’intégration suffisant pour répondre aux exigences du cahier des charges (35%) et produire des véhicules qui soient concurrentiels, du point de vue tarifaire, à l’international. Car l’autre exigence des autorités algériennes, c’est d’aller vers l’export au bout de la 5e année.

Un tissu industriel dense pour assurer l’essor d’une industrie automobile

L’importance du tissu industriel pour la réussite de la production automobile a été remise en relief par le manager du groupe Stellantis pour l’Algérie, la Tunisie et la Libye, lors d’une
entrevue diffusée sur la chaîne YouTube « el iqtissadia « . Hakim Boutahra, qui est aussi
directeur général de Fiat Algérie, avait révélé alors que le groupe Stellantis avait déjà recensé une vingtaine de fournisseurs locaux, dont une dizaine a été homologuée par le constructeur. Mais cela reste insuffisant pour espérer tirer les prix de production vers le bas et être compétitif à l’export, vu que parmi les engagements de Stellantis avec le gouvernement algérien, c’est de passer, à terme, à l’exportation des véhicules produits en Algérie. Et pour augmenter le taux d’intégration locale et aller au-delà des 35% exigés par le cahier des charges, Stellantis prend les devants, d’où l’organisation en avril prochain d’une convention internationale de la sous-traitance qui se tiendra en Algérie. Du coup, fabricants algériens et étrangers seront conviés à ce rendez-vous qui devra permettre des partenariats entre équipementiers étrangers et opérateurs algériens, ou carrément ouvrir la porte à l’installation des géants de la pièce de rechange dans le pays.

Quels enseignements tirés des premières rencontres du genre ?

La convention sur la sous-traitance qu’organisera le groupe Stellantis les 15 et 16 avril prochain à Oran n’est pas la première du genre en Algérie. Ival-Iveco l’auront précédé sans que les conclusions de ces 2 rencontres n’aient été rendues publiques. En décembre 2015 déjà, le groupe Ival, qui compte installer une usine de production de la marque Iveco à Bouira, avait organisé un séminaire sur l’importance de la sous-traitance dans le domaine du véhicule industriel.

Un séminaire qu’a abrité l’hôtel El Aurassi avait regroupé plusieurs intervenants et experts dans le domaine de l’industrie automobile, du véhicule industriel, dans les finances et de la sous-traitance, avec des ateliers de travail autour de la promotion de la sous-traitance automobile et en particulier celle des véhicules industriels. Cet évènement qui avait été marqué par la présence de Pierre Lahutte, président d’Iveco, partenaire d’Ival dans son projet d’usine Iveco à Oued El-Berdi (Bouira), avait regroupé pas moins de 17 soustraitants algériens qui avaient présenté leurs produits à l’occasion.

« L’objectif recherché à travers l’organisation de ce workshop est de sensibiliser les entreprises locales aux opportunités qu’offre la sous-traitance dans l’industrie mécanique », indiquaient les organisateurs. Pour rappel, le groupe Ival avait présenté, en octobre 2015, son projet d’installation d’une usine de production et d’assemblage des véhicules Iveco dans la zone d’Oued El-Berdi dans la wilaya de Bouira.

Plusieurs discussions et négociations avaient été ouvertes avec des carrossiers, des fournisseurs de boîtes de vitesse et de producteurs en batteries, entre autres, qui devaient permettre d’atteindre un taux d’intégration de 50% dans les trois premières années. Trois principaux modèles y seront produits, dont le fourgon Daily, un camion léger (PTAC de 3,5 à 7 T), et les gammes Eurocargo (PTAC de 10 à 18 T) et Trakker (PTAC de 19 à 100T). En avril 2017, Renault organisait sa convention de la sous-traitance dans la perspective de renforcer le contingent de fournisseurs devant approvisionner son usine Renault Algérie Production (RAP) d’Oued Tlélat à Oran qui avait entamé son activité d’assemblage en novembre 2014 avec la Renault Clio IV, la Symbol et la Dacia Stepway.

Plus de 200 fournisseurs automobiles, entre locaux et étrangers, avaient été regroupés au centre des conventions d’Oran. Cet événement qui a été marqué par la présence du ministre de l’industrie de l’époque et des hauts responsables de l’Alliance Renault Nissan.

B. A.