PAR NABIL M.
L’Algérie sera de nouveau au centre de l’attention des décideurs et observateurs de la scène énergétique mondiale, avec l’organisation à Alger du 7e sommet du forum des pays exportateurs de gaz (Gecf). Occupant une place de premier rang sur la scène énergétique mondiale et jouant un rôle majeur et privilégié au sein de l’industrie pétrolière et gazière internationale, l’Algérie a été le théâtre des principaux événements ayant marqué l’histoire énergétique mondiale. Sa diplomatie au sein des organisations a toujours porté ses fruits en contribuant à la prise de mesures décisives pour l’essor de ces organisations et le renforcement des rangs de leurs membres.
Cette contribution de l’Algérie s’est notamment manifestée lors des périodes difficiles, en aidant les pays membres des organisations à surmonter leurs différends et en accueillant de nombreuses réunions et événements de haute importance sur son propre sol, en s’appuyant sur les valeurs de dialogue et de concertation afin de rapprocher les points de vue au profit de la stabilisation des marchés et de la pérennité des industries pétrolières et gazières.
Organisation du 1er sommet de l’Opep à Alger
Ainsi, l’Algérie a été l’un des premiers membres à avoir adhéré à l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en 1969, contribuant depuis à la réalisation des objectifs et au développement de cette organisation. Deuxième pays à avoir nationalisé ses hydrocarbures en 1971, après le Mexique, l’Algérie a conduit d’autres pays membres de l’Opep à étendre leur contrôle souverain sur l’exploitation de leurs ressources. Après le premier choc pétrolier, l’Algérie a pris l’initiative de réunir les souverains et les chefs d’Etat lors d’un premier sommet, en mars 1975 à Alger. Cet événement majeur a marqué l’histoire de l’Opep en tant qu’organisation influente sur la scène énergétique mondiale, en permettant la mise en place de l’une des pierres angulaires les plus importantes de l’architecture de cette organisation, qui n’est autre que la première déclaration solennelle.
Ce sommet a permis aux pays membres de faire part de leur détermination à aider les pays en développement grâce à un mécanisme de financement collectif (Ofid). Outre le premier sommet qui a marqué les tout débuts de l’Opep, la 151e réunion de la conférence du cartel a été aussi organisée en Algérie, dans la ville d’Oran en 2008 et qui a abouti à d’importantes décisions opportunes visant à rétablir la stabilité du marché pétrolier.
Un rôle majeur dans le rééquilibrage du marché pétrolier
Une fois de plus et face à la forte instabilité du marché pétrolier, l’Algérie a pris la responsabilité de contribuer très sérieusement à son rééquilibrage et a agi en tant que médiateur, en accueillant la réunion historique du 28 septembre 2016, grâce à laquelle les pays membres de l’Opep ont finalement trouvé un terrain d’entente en optant pour un ajustement de la production compris entre 32,5 et 33 millions de barils par jour afin de rééquilibrer le marché.
La conférence a également mis en place un comité de haut niveau pour définir les éléments détaillés d’un accord futur avec les pays non-Opep, ce qui a conduit à la déclaration de coopération historique du 10 décembre 2016 qui a contribué de manière décisive à la stabilité de l’industrie pétrolière mondiale, mettant en exergue les vertus du dialogue et de la coopération. L’Algérie a également joué un rôle crucial dans la conclusion des accords de
Vienne de la fin de 2016 qui ont abouti à l’adoption de la déclaration de coopération de l’Opep/non-Opep, contribuant ainsi à tracer les grandes lignes de cet accord historique qui a rétabli l’équilibre sur le marché et éliminé les stocks excédentaires.
Les conditions de la réussite du sommet du Gecf d’Alger réunies
A partir de cette succession de réussites de ces sommets et réunions de haut niveau des organisations internationales, l’Algérie sera encore une fois au rendez-vous avec l’histoire en organisant le 7e sommet du forum des pays exportateurs de gaz (Gecf), qu’elle abritera fin février courant. En cette occasion, Abdelmadjid Tebboune a présidé jeudi une réunion sur les préparatifs du sommet afin d’assurer que toutes les conditions pour sa réussite soient réunies. Cette réunion confirme l’importance accordée à ce rendez-vous par les hautes autorités de l’Etat, compte tenu du contexte géopolitique qui prévaut, mais aussi du rôle de l’Algérie en tant que l’un des grands pays producteurs de gaz naturel à l’échelle mondiale, qui dispose d’une grande expérience dans le domaine de l’industrie gazière et figure parmi l’un des fournisseurs les plus fiables et un partenaire énergétique important.
Ainsi, partant de la déclaration historique d’Alger de 2016 qui a permis la stabilisation du marché du pétrole, on s’attend à ce que la déclaration du sommet du Gecf sur le gaz soit fondatrice de dialogue et de concertation entre les pays membres afin de garantir la stabilité des prix du gaz dans le monde, et pourquoi pas la création d’une organisation de pays exportateurs de gaz à l’instar de l’Opep, dans le but de garantir la stabilité des prix du gaz et d’optimiser les contraintes du marché.
M. N.
