Depuis l’annonce de la tenue de la présidentielle anticipée : La scène politique s’anime

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L’annonce faite jeudi dernier de la tenue d’une élection présidentielle anticipée pour le 7 septembre 2024 a réveillé les partis politiques.

ZINE HADDADI

La décision prise par le président de la République a fait l’effet d’une bombe dans un paysage politique peu mouvementé qui avait déjà le grand rendez-vous électoral initialement en décembre 2024 en point de mire. En effet, les réactions des partis politiques se sont enchaînées depuis jeudi dernier. La classe politique est désormais orientée vers le prochain scrutin présidentiel dont la date est désormais connue de tous.

Les réactions des partis politiques se poursuivent

Le parti du FLN, majoritaire au parlement, a tenu hier une session extraordinaire « urgente » de son comité central pour aborder justement la question de la tenue de cette élection présidentielle anticipée. Dans un communiqué sanctionnant cette réunion, le vieux parti a exprimé son « soulagement » suite à l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle anticipée en septembre prochain. Le FLN a également indiqué qu’il accueillait favorablement la décision de Abdelmadjid Tebboune, la considérant comme « souveraine » qui « reflète l’attachement continu au respect des échéances électorales ».

Le Front El Moustakbal a favorablement accueilli cette décision qui « témoigne de l’attachement constant au processus constitutionnel et du maintien des rendezvous électoraux qui sont désormais une conviction nationale ancrée au sein des institutions de la République ». Pour sa part, le parti Talaie El Houriyet a considéré que la décision de Abdelmadjid Tebboune « relève de ses prérogatives constitutionnelles ». Le mouvement d’obédience islamiste Ennahda a dit respecter la décision du président de la République.

Le mouvement de l’Entente nationale a estimé que l’organisation d’une élection présidentielle anticipée « dénote la volonté politique pour un retour à la situation normale et traditionnelle de l’échéance présidentielle ».

Une décision qui déjoue tous les pronostics

Par ailleurs, le président de la République a, par sa décision d’organiser une présidentielle anticipée en septembre prochain au lieu de la maintenir à son délai initial en décembre, écourtant ainsi son mandat de trois mois, a pris tout le monde à contre-pied. Aucun des observateurs en Algérie comme à l’étranger, y compris chez les adeptes des pronostics, n’a avancé une telle piste. Bien au contraire, c’est plutôt un report du scrutin présidentiel, sinon le prolongement du mandat en cours qui revenait le plus souvent dans les analyses, notamment sur les réseaux sociaux.

Finalement, les pronostiqueurs avaient tout faux. Non seulement la présidentielle ne sera
pas reportée, comme aimaient à le répéter plusieurs « analystes », mais elle aura lieu bien avant son délai initial. Les « sources sûres », qui assuraient jusque-là à ces analystes la plausibilité de la thèse du report du scrutin présidentiel, n’avaient pas anticipé la décision prise par le chef de l’État jeudi dernier. Comme quoi, ces sources, si elles existent, n’étaient pas aussi « sûres », puisque c’est le contraire de ce qu’elles prédisaient qui s’est finalement produit.

Il est vrai qu’il était difficile d’imaginer une telle annonce. La presse internationale a largement commenté l’annonce de la tenue de la présidentielle anticipée en Algérie. Si le journal Le Figaro s’est contenté de donner l’information en question sans la commenter, le journal Le Monde évoque de son côté « la surprise » et la « perplexité ». Abdelmadjid Tebboune, qui a décidé d’écourter son mandat présidentiel de trois mois pour rétablir le calendrier électoral à son ordre normal, ne s’est pas encore prononcé sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. La constitution adoptée en 2020 lui permet de briguer un deuxième mandat à la tête du pays.

Z. H.