Équipe nationale : Halilhodzic est-il le profil idéal ?

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PAR MALIK A.

C’est l’éternel recommencement. La page Djamel Belmadi est bel et bien tournée, reste le côté administratif à régler avec la résiliation du contrat, mais le gros problème réside dans
l’identité du successeur du patron de la barre technique de la sélection nationale. Après trois échecs de suite (deux CAN et un Mondial), l’équipe nationale est en passe de changer de patron.

Les noms, ce n’est pas ça qui manque. Mais qui va accepter de relever le défi d’une sélection suivie par des millions de supporters. La pression est énorme et le challenge l’est également. Candidat idéal avec son CV en béton, son charisme et son sens de la formule, le double champion du continent avec la Zambie (2012) puis la Côte d’Ivoire (2015), le technicien français Hervé Renard ne peut toutefois se libérer de ses engagements avec les Bleues. D’ailleurs, même les Eléphants lui ont proposé une « pige-CAN » après le départ de Jean-Louis Gasset, mais Renard n’a même eu le temps de réfléchir à la meilleure façon de filer un coup de main à ses anciens poulains.

Le président de la fédération française de football (FFF) lui a signifié une fin de non recevoir. S’il n’a rien voulu entendre pour une courte mission de quelques jours en pleine CAN, inutile d’insister pour un mandat plus long qui embarquerait la FFF dans une vraie course contre la montre dont il n’a nullement besoin à quelques encablures des JO-2024.

Reste, en parallèle, l’option du neuf avec du vieux, avec cette hypothèse de revoir Vahid Halilhodzic reposer pied à la FAF après y avoir été moqué par l’ancien maître des lieux et parrain de l’actuel, Mohamed Raouraoua. Car s’il a été le seul président de fédération qui ne l’a pas limogé après avoir qualifié sa sélection nationale à une coupe du monde, comme cela s’était (mal) passé avec la Côte d’Ivoire (2010), le Japon (2018) et le Maroc (2022), l’ancien président de la FAF a tout fait pour écourter le séjour dudit technicien à la tête des Verts en lui mettant dans les roues un certain Christian Gourcuff.

A presque 72 ans, coach Vahid n’a, en outre, plus posé pied dans un vestiaire depuis son limogeage par la FRMF, début août 2022, ce qui n’est, certes, pas un long bail, mais qui renseigne un tant soit peu sur le manque d’intérêt pour ce personnage assez difficile à gérer. Evoqué, un duo Halilhodzic Bougherra a, par ailleurs, le mérite de constituer
un alliage entre le passé et le futur. La trop grande proximité entre le second nommé et Belmadi risque cependant de constituer un frein à l’idée de renouveau tel qu’imaginé et imagé par Walid Sadi.

La nécessité de désigner un successeur crédible à Djamel Belmadi implique, de fait, que
le candidat idéal présente un pedigree plus racé que le champion d’Afrique 2019, qu’il maîtrise mieux sa communication, qu’il dégage du charisme et qu’il soit incollable sur l’Afrique du football et ses contraintes subsahariennes. Et s’il pouvait, au passage, avoir déjà vécu une CAN ou un mondial, ce serait un avantage certain qui compterait autant que sa maîtrise de la langue française, principal canal de communication dans un vestiaire à majorité binationale. Tout un programme, en somme, pour le président de la FAF qui sait pertinemment qu’il sera impitoyablement jugé sur ce profil qui constitue son plus gros et véritable challenge depuis son arrivée sur le trône.

M. A