Gestion des finances publiques : L’État veut optimiser l’efficacité de ses dépenses

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PAR R. AKLI

Chantier majeur et crucial pour contribuer à transformer les modes de gouvernance de l’Etat et de ses différents démembrements, la réforme budgétaire, qui vise à instaurer plus de transparence et d’efficacité dans l’allocation de l’argent public, connaît ces deux dernières années une accélération notable, notamment depuis la mise en vigueur de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances. A cet effet, le comité de pilotage stratégique du programme d’appui à la gestion des finances publiques et à la mobilisation des ressources domestiques a tenu hier sa première réunion, indique un communiqué officiel rendu public par le ministère des finances. Ce programme, précise la même source, « vise à atteindre des objectifs ambitieux », dont notamment le renforcement des capacités de pilotage et de conduite des réformes au sein du ministère des finances, l’optimisation de la qualité des dépenses publiques et l’amélioration du reporting, c’est-à-dire l’élaboration et la communication rigoureuses des données comptables et budgétaires.

En ce sens, précise le même communiqué, « deux axes de travail principaux ont été identifiés », à savoir « l’appui à l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et l’accompagnement du déploiement de la réforme sur des sujets transversaux, y compris le déploiement du système intégré de gestion budgétaire et comptable (SIGB) », actuellement en cours de mise en œuvre et qui devra permettre à terme de digitaliser et de rationaliser les processus budgétaires en accélérant le traitement des actions liées à la dépense publique. Intervenant lors de cette réunion, à laquelle ont pris part la cheffe des opérations de coopération de la délégation de l’union européenne (UE), les représentants du Pnud et de l’agence française d’expertise technique internationale, les directeurs généraux du ministère ainsi qu’un groupe d’experts, le premier argentier du pays, Laâziz Faïd, a tenu à souligner « l’importance de la transformation numérique et du déploiement du SIGB pour l’accompagnement de la réforme budgétaire engagée », tout en saluant, selon le même communiqué, « l’appui de toutes les parties prenantes de ce programme pour soutenir les efforts du pays dans la mise en œuvre de cette réforme ambitieuse ».

«Transformation organisationnelle à tous les niveaux»

Pour garantir le succès de cette démarche, qui vise à apporter plus de transparence et d’efficacité dans la programmation et la gestion budgétaire, toute en améliorant la qualité des services publics, « une transformation organisationnelle des pratiques et des habitudes de travail est nécessaire à tous les niveaux de l’administration », a en outre relevé le ministre. Et de souligner dans le même contexte l’importance de la communication, de la formation et de l’accompagnement pour assurer l’implication et l’adhésion de tous les acteurs à chaque niveau, « afin de favoriser l’appropriation des concepts et des principes de ce nouveau mode de gouvernance et faire en sorte que la gestion des finances publiques puisse s’adapter à cette nouvelle vision », a-t-il soutenu.

Considérée comme névralgique pour instaurer une politique de gestion plus rationnelle et plus efficiente des deniers publics, la réforme budgétaire en cours, faut-il le souligner, a pris concrètement effet avec la mise en place dès l’exercice écoulé de la nouvelle loi relative aux lois de finances, qui introduit une nouvelle approche dans l’allocation des ressources de l’Etat, basée non plus sur « des budgetsmoyens » mais sur une nouvelle méthodologie axée sur des budgets-programmes, assortis d’objectifs précis à réaliser. Aussi, avait fait valoir le ministre des finances dans une récente déclaration, cette nouvelle loi tient lieu d’une véritable « constitution financière » qui permet d’instaurer « une autre façon de gérer les finances publiques avec l’introduction de nouvelles notions de performance, de résultat et de coût réel du service public ». Il s’agit, selon lui, d’une réforme majeure, dont les effets seront très visibles dans les deux ou trois prochaines années.

R. A.