Hydrocarbures, hydrogène et mines : De nouveaux projets algéro-turcs voient le jour

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Ouverture ce mercredi des travaux la commission mixte intergouvernementale algéro-turque

Par Abdellah B.

L’énergie était au centre des discussions entre l’Algérie et la Turquie durant la réunion de la 12ᵉ session de la commission mixte intergouvernementale algéro-turque de coopération économique, scientifique et technique qui s’est déroulée hier à Ankara.

Lors de cette réunion, le ministre de l’énergie et des mines a révélé l’existence de discussions entre le groupe public Sonatrach et Tosyali pour la production de l’hydrogène en Algérie. Un secteur qui attire de plus en plus d’investisseurs étrangers pour à la fois sa compétitivité en matière de coût de production d’un côté et de l’autre l’existence d’un marché potentiel extérieur durable, à savoir l’union européenne.

Outre l’hydrogène qui demeure l’un des plus importants créneaux pour les investisseurs étrangers sur le marché national, le secteur de l’énergie fossile représente également d’importantes opportunités d’investissement durant cette période où la demande sur le marché international ne cesse de croître. Dans ce sens, Sonatrach et les groupes turcs Botas et Turkish Petroleum (TPAO) sont sur le point de finaliser les discussions concernant de futurs projets dans le domaine énergétique. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette session, le ministre de l’énergie fait état de l’existence de discussions en cours entre «Sonatrach et Tosyali pour renforcer la coopération dans le domaine du développement de l’hydrogène, et entre Sonatrach, TPAO et Botas dans le domaine des hydrocarbures», lit-on dans le communiqué.

Dans ce sens, les Turcs sont très attentifs au renforcement de la coopération dans ce domaine avec Sonatrach dans le domaine énergétique pour garantir un approvisionnement régulier d’un marché turc en croissance. La Turquie est l’un des plus importants marchés pour l’Algérie en matière d’exportation de GNL. En chiffres, les exportations algériennes en GNL vers la Turquie représentent plus de 30% des exportations globales algériennes à destination de l’Europe, suivies du marché français, puis l’Italie et l’Espagne. En fait, l’augmentation conséquente des exportations algériennes de GNL (14 milliards m3 en 2023) ont permis de répondre à une part importante de la demande interne sur le marché turc en garantissant la sécurité énergétique de ce pays dans une conjoncture internationale marquée par un rétrécissement de l’offre, contrairement à la demande qui continue d’enregistrer une croissance constante d’une année à l’autre, portée essentiellement par les perturbations géopolitiques.

Par ailleurs, la coopération énergétique entre l’Algérie et la Turquie ne se résume pas uniquement à la commercialisation de l’énergie. Le groupe public Sonatrach et TPAO se sont lancés en 2022 dans la réalisation d’un projet de partenariat dans le domaine de l’exploration dans le secteur des hydrocarbures en Algérie. Outre le secteur de l’énergie, qui est désormais l’un des plus importants domaines de coopération algéro-turque, les deux pays veulent étendre la coopération vers le secteur minier, où Tosyali figure aujourd’hui comme l’un de plus importants investisseurs dans l’industrie sidérurgique en Algérie. La société algéro-turque s’est intéressée ces derniers temps à la transformation du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet à travers le lancement d’un projet de transformation du minerai dans la zone industrielle de Béchar avec une capacité de production d’un million de tonnes par an de concentré de minerai de fer.

Les deux pays ne comptent pas s’arrêter à ce stade, un projet de création d’une société commune spécialisée dans la recherche exploration minière est d’ailleurs à l’ordre du jour. Un projet qui arrive à un moment où l’Algérie s’est lancée dans la mise en place d’une véritable politique de valorisation de la richesse minière du pays.

A.B.