Israël opte pour la poursuite de l’agression : Échec des pourparlers de paix du Caire

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PAR AMAR R.

Les pourparlers sur Ghaza ont pris fin hier au Caire sans avoir réalisé la moindre avancée sur les dossiers discutés, à savoir le cessez-le-feu et l’échange des otages contre détenus, cédant la place à la poursuite du génocide en cours, après la décision du chef de l’exécutif sioniste d’interdire à sa délégation de s’y rendre.

Derrière ce subterfuge de « ne pas se soumettre » aux conditions du Hamas qu’il a invoqué, il y a assurément une volonté de contraindre le mouvement de la résistance palestinienne a « lâcher du lest » quant à ses exigences pour la libération des otages, à savoir un arrêt de l’agression sioniste et un cessez-le-feu durable.

En fait, le gouvernement de l’occupation sioniste veut obtenir du mouvement palestinien de libérer les otages en contrepartie d’une trêve à durée limitée, qui lui permettra de revenir le plus rapidement à son offensive terrestre, pour la liquidation des capacités militaires du Hamas et la libération des otages. Or, quatre mois après cette agression, l’échec est total. Certainement remonté par la libération de deux otages à Rafah, et par l’arrivage d’un nouveau batch de munitions américaines, Netanyahu veut poursuivre le génocide à Ghaza. D’où l’annonce hier soir d’une « puissante » opération à Rafah « après » le départ des civils. Pour aller où ? Personne n’est apte à donner la moindre réponse à cette question. Pas les dirigeants sionistes en tout cas. Mais force est de constater que la décision répond à l’objectif de donner la priorité à la « pression militaire » qui reste pour le PM sioniste une « assurance-vie politique ». Tant que la guerre dure, il restera toujours à la tête de sa coalition politique.

A défaut, il devra répondre devant la justice pour ses affaires de corruption. Inflexible jusqu’à maintenant sur la question d’un cessez-le-feu, quant à lui, le Hamas subit une pression terrible de la part de l’Egypte aussi en réclamant la fin de guerre qui se rapproche dangereusement de ses frontières. Le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas a aussi appelé « tout le monde », y compris le mouvement Hamas, à conclure rapidement l’accord sur les prisonniers, pour épargner au peuple palestinien une autre catastrophe, non moins dangereuse que la Nakba de 1948. Le président de l’Etat de Palestine a appelé l’administration américaine et les frères arabes à « travailler sérieusement pour conclure l’accord sur les prisonniers le plus rapidement possible, afin d’épargner au peuple palestinien l’horreur de cette guerre dévastatrice ».

Il a affirmé que « l’occupation israélienne mène une guerre ouverte dans la bande de Ghaza, qui conduit chaque jour au martyre de centaines de Palestiniens, en plus de la prise d’assaut de la Cisjordanie et de Jérusalem-est et d’autres escalades dangereuses israéliennes, nous devons assumer nos responsabilités pour mettre fin à cette guerre globale contre le peuple palestinien ».

L’offensive à Rafah continue de susciter l’inquiétude internationale

Dans ce contexte, le coordonnateur humanitaire des nations unies, Martin Griffiths, a averti mardi que les opérations militaires israéliennes à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, « pourraient conduire à un massacre », appelant Israël, puissance occupante, à ne pas « continuer à ignorer » les appels de la communauté internationale. Griffiths a déclaré dans un communiqué : « Plus de la moitié de la population de Ghaza – bien plus d’un million de personnes – sont entassés à Rafah et voient la mort, ils peuvent à peine trouver de la nourriture, ne reçoivent pratiquement aucun soin médical et n’ont aucun endroit à dormir. »

Et de souligner que « la communauté internationale a mis en garde contre les répercussions dangereuses de toute invasion terrestre israélienne de Rafah », ajoutant : « Le gouvernement israélien ne peut pas continuer à ignorer ces appels. »

L’Espagne et l’Irlande demandent à la commission européenne d’enquêter

Sur un autre plan, l’Espagne et l’Irlande ont appelé hier la commission européenne à enquêter immédiatement pour déterminer si Israël remplit ses obligations de respecter les droits de l’homme à Ghaza. Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré sur la plateforme X que son pays et l’Irlande avaient demandé à la commission européenne d’examiner dans quelle mesure Israël respectait ses obligations en matière de droits de l’homme.

A. R.