L’Algérie remet en selle la Palestine

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Le Président Tebboune réitère le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne

/L’Algérie va abriter prochainement une conférence unificatrice des factions palestiniennes, accorder un soutien de l’ordre de 100 millions de dollars à la Palestine et octroyer des bourses à 300 de ses étudiants.

Le Président Tebboune a indiqué hier lors d’une conférence de presse avec son homologue palestinien que la décision d’organiser cette conférence, avant la tenue du sommet arabe en mars prochain à Alger, est intervenue après consultation de Mahmoud Abbas. Le président de la République a également annoncé l’octroi d’un chèque de 100 millions de dollars à l’État de Palestine, en plus de l’attribution de 300 bourses au profit d’étudiants palestiniens. Pour autant, Tebboune a affirmé, que «le peuple algérien s’est rangé dans sa totalité du côté du peuple et de la cause palestinienne, et avait soutenu cette dernière au cours de son entière évolution». Le chef de l’Etat a émis le vœu de voir cette réunion « constituer le prélude de l’unité arabe à laquelle nous aspirons à travers le sommet arabe qu’abritera l’Algérie en mars prochain ». Le président de la République a affirmé que l’Algérie « veut en finir avec les divisions et les scissions arabes », souhaitant que le sommet d’Alger puisse « unifier les rangs arabes, avec en tête des priorités la cause palestinienne ».

«Une cause centrale»

« La cause palestinienne, qui est au centre du conflit au Moyen-Orient, doit être érigée en cause centrale », a-t-il soutenu, ajoutant que « le rétablissement de la paix au Moyen Orient est conditionné à l’établissement de l’Etat de Palestine sur les frontières de 67, avec Al-Qods comme capitale ». Cette série d’annonces faites par Abdelmadjid Tebboune, à quelques mois de la tenue du sommet arabe, témoignent, on ne peut mieux, de la constance de la politique algérienne à l’égard de la cause palestinienne et d’un principe immuable de sa diplomatie. Depuis la fameuse déclaration de feu Houari Boumediene sur le soutien indéfectible de l’Algérie à la Palestine, l’appui à la cause palestinienne a été traduit en actes dont les plus marquants auront été la tenue de la Conférence arabe d’Alger (novembre 1973), qui a reconnu l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) comme l’unique représentant légitime du peuple palestinien, puis du sommet extraordinaire de la Ligue arabe, réuni à Alger en juin 1988, pour soutenir le soulèvement populaire palestinien (Intifada) où l’OLP s’est vue confortée dans son rôle de seul et unique représentant du peuple palestinien. S’en suivra le congrès de l’OLP, en novembre 1988 à Alger, où s’étaient réunis les principaux leaders des factions palestiniennes, sous la conduite de feu Yasser Arafat, aboutissant à la proclamation de l’Etat de la Palestine au Palais des nations à Alger. Sur le plan de la solidarité matérielle, l’Algérie est le seul à s’acquitter «bon an, mal an» du paiement de ses «cotisations» envers les autorités de cet Etat, en sus des aides et dons multiformes au profit de la population de Gaza meurtrie par plus de 15 ans de blocus israélien. Cette décision d’abriter une conférence qui devrait rassembler les factions palestiniennes n’est pas anodine, c’est un geste fort eu égard au contexte de «course» vers la normalisation avec l’Etat sioniste de la part de 6 pays arabes, dont notre voisin de l’ouest. Comme elle marque un retour en force sur la scène internationale de la diplomatie de l’Algérie, qui jadis était connue pour être «la Mecque des révolutionnaires», et qui fait du soutien à la cause palestinienne une question de principe… immuable.

  1. R.

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Mahmoud Abbas : «L’Algérie a toujours joint l’acte à la parole» 

Le président de l’Etat palestinien, Mahmoud Abbas, a souligné lors de la conférence de presse conjointe organisée avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, que «l’Algérie est un pays honorable, c’est un modèle en matière de liberté et d’humanité. L’histoire nous montre que ce pays a toujours défendu sa nation, ses causes nationales et régionales justes, au premier rang desquelles se trouve la cause palestinienne et le droit inaliénable de son peuple à la liberté, la souveraineté et l’indépendance». Abbas a, par ailleurs, expliqué «la nécessité de tenir une conférence internationale de la paix conformément aux résolutions de la légitimité internationale, avec comme principal thème la fin de l’occupation de la terre de l’Etat de Palestine, avec El-Qods comme capitale». Le président palestinien n’a pas manqué d’adresser, à partir d’Alger  une menace directe à l’occupant. «Si les occupants continuent leur tyrannie et leurs agressions contre notre peuple et notre terre dans notre capitale, El-Qods, nous étudierons d’autres options et prendrons d’autres mesures dans les plus brefs délais», avertit Abbas. A la fin, Mahmoud Abbas a souligé qu’il avait décidé avec le président Tebboune du renforcement des relations de coopération et de fraternité entre les deux pays, mettant en avant «l’importance de la coordination des positions» à quelques mois du prochain sommet arabe prévu en Algérie au mois de mars prochain. Il a affirmé, en outre, l’attachement à unifier les efforts pour « la formation d’un Gouvernement d’union nationale ». A cette occasion, le président palestinien a adressé ses remerciements au président Tebboune et à la diplomatie algérienne pour son rôle important dans le soutien à la cause palestinienne, notamment au sein de l’Union africaine (UA), soulignant l’importance de poursuivre la coordination entre les deux pays. Le président palestinien a évoqué la situation prévalant dans les territoires palestiniens, qu’il a qualifiée de « pure souffrance », notamment en raison des pratiques de l’occupation israélienne, aggravées au temps de l’ancienne administration américaine. M. Abbas a indiqué avoir perçu chez la nouvelle administration américaine un nouveau discours, estimant « le percevoir sur le terrain, à travers la reconnaissance de la légalité internationale impliquant l’exercice de pression sur la partie israélienne pour l’amener à cesser toutes ses activités colonialistes, notamment à Al Qods et Cheikh Jarrah, et la réouverture de l’ambassade américaine fermée. »

R. N.

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