L’Algérie se prémunit contre les menaces cybernétiques

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Vers l’élaboration d’une stratégie nationale pour la cybersécurité

L’Algérie s’attache à garantir la sécurité de ses systèmes d’information par l’élaboration d’une stratégie pour accompagner les structures et les organismes concernés. Cela d’autant plus que la menace s’est diversifiée dans ses formes et ses méthodes.

PAR DJILALI B.

Cette problématique a été abordée par le directeur général de l’agence de la sécurité des systèmes d’information, le général Abdeslam Belghoul, qui intervenait hier lors des travaux de la rencontre internationale sur « la souveraineté numérique de l’Etat : des politiques et des expériences comparées », organisée par la faculté des sciences politiques et des relations internationales d’Alger. Le général Belghoul a indiqué que l’agence qu’il dirige « s’attelle actuellement à l’élaboration d’une stratégie nationale de la sécurité des systèmes d’information, en coordination avec les différents organismes concernés de l’Etat, en plus de l’accompagnement des structures de l’Etat dans la sécurisation de leurs systèmes d’information, ainsi que la riposte aux accidents cybernétiques à travers l’investigation, l’assistance et la sensibilisation de manière périodique ». Cette nécessaire sécurisation des systèmes vient en réponse à l’exacerbation des menaces cybernétiques. Il s’agit, a-t-il résumé, de riposter « aux accidents cybernétiques à travers l’investigation, l’assistance et la sensibilisation de manière périodique ».

Des chiffres «effrayants et terrifiants»

Evoquant dans le même sens la souveraineté numérique, l’officier a signalé les exemples du piratage en lien avec la criminalité, l’espionnage et les actes subversifs « dans un monde qui connaît une transition numérique effrénée ». L’on peut citer précisément, à ce sujet, les activités de recel et vente des objets de patrimoine, fruit de pillages, à travers la toile, le trafic d’armes, de drogue et de produits stupéfiants, les activités de subversion des groupes terroristes et d’autres activités illicites. Et sans les détailler, le général Belghoul, rappelant les statistiques rendues publiques, a souligné que les chiffres « sont effrayants et terrifiants, eu égard au grand nombre de menaces relatives à la cybersécurité par l’usage d’outils sophistiqués, des menaces et des attaques qui engendrent des dommages matériels et moraux considérables ».

Une situation qui, selon lui, interpelle « les pays quant à l’impératif de sécuriser leurs systèmes d’information (SI), en particulier les systèmes vitaux ». Les exemples
d’attaques exécutées sont légion. On peut citer, entre autres, les attaques enregistrées lors de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, les attaques contre le réseau de distribution de carburant en Iran, le scandale des écoutes des personnalités politiques internationales par les services marocains opérant avec le logiciel Pegasus.

Le directeur de l’agence a, par ailleurs, rappelé les décisions du président de la République de « mise en place d’un système national de sécurité des systèmes d’information, l’importance capitale attachée à la sécurité cybernétique et la création d’une école nationale supérieure de sécurité cybernétique ». Et le général Belghoul de conclure sur « les attaques actuelles appuyées par certains Etats pour perturber, espionner ou manipuler l’opinion publique en diffusant de fausses informations », activité dont le champ a été élargi par « le rapprochement des technologies numériques et de l’émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, le cloud computing et la technologie 5G ».

D. B.