L’armée israélienne s’est emparée du poste frontière principal : Rafah coupée du monde

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Par Amar R.

Moments décisifs à Ghaza, hier, alors que l’armée sioniste s’est emparée du poste frontière principal de Rafah entre l’Égypte et le sud de Ghaza, qui constituait la dernière fenêtre ouverte sur le monde, obstruant ainsi l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne déjà au bord de la famine après 7 mois d’agression génocidaire.

L’ONU et d’autres agences humanitaires internationales ont annoncé hier la fermeture des deux points de passage vers le sud de Ghaza, Rafah et Karam Abou Salem, après que des chars de l’armée sioniste ont pris d’assaut hier le complexe du passage de Rafah du côté de Ghaza, coupant l’enclave de l’aide extérieure.

Des sources du croissant-rouge égyptien ont en effet déclaré que les expéditions avaient complètement cessé.

L’ONU aussi s’est vu interdire par Israël l’accès au point de passage de Rafah dans la bande de Ghaza, a-t-elle indiqué hier, soulignant que l’aide ne pouvait plus entrer dans le territoire palestinien, y compris le fuel. « Nous n’avons actuellement aucune présence physique au point de passage de Rafah, car le Cogat (organisme israélien chargé de coordonner la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupés, NDLR) nous a refusé l’accès à cette zone », qui est le principal point de passage de l’aide humanitaire, a déclaré Jens Laerke, lors d’un point de presse régulier à Genève.

Guterres demande d’ouvrir immédiatement les points de passage

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé hier à l’autorité d’occupation de rouvrir « immédiatement » les passages de Rafah et de Karam Abou Salem pour permettre l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, et l’a appelé à mettre fin à l’escalade.

Guterres a également déclaré que « la fermeture simultanément des passages de Rafah et de Karam Abou Salem est particulièrement préjudiciable à la situation humanitaire fondamentalement désespérée. Ils doivent être rouverts immédiatement », avertissant qu’une « attaque à grande échelle » sur Rafah, peuplée de citoyens, serait une « catastrophe humanitaire ».

 L’Unicef met en garde contre une famine éventuelle

Le porte-parole de l’Unicef, James Elder, a déclaré que l’attaque militaire israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, « compliquerait considérablement l’acheminement de l’aide » vers la bande, avertissant d’une « famine » si le passage de la ville était fermé pendant une longue période.

Hier à Genève, Elder a ajouté que le poste de Rafah est « le point d’entrée de la plupart des secours à Ghaza, et que l’attaque militaire israélienne compliquerait considérablement l’acheminement de l’aide ».

« Si le passage de Rafah est fermé pendant une longue période, il est difficile de voir comment éviter la famine à Ghaza », il a ajouté.

 OCHA : le stock d’aide à Ghaza ne suffit pas pour plus d’un jour

Le bureau des nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que les stocks d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza « ne suffisent pas pour plus d’un jour », avertissant que les opérations humanitaires pourraient être suspendues si l’approvisionnement en carburant est coupé pendant une longue période.

 Hamas accuse l’occupant de saper les efforts pour un cessez-le-feu

L’armée d’occupation a confirmé avoir pris le « contrôle » du côté palestinien du point de passage de Rafah, soulignant que lors de son attaque ses forces ont tué 20 hommes et y mènent des opérations de ratissage dans la zone.

Pour sa part, le mouvement Hamas a accusé l’occupant sioniste de tenter de saper les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu après sept mois de guerre génocidaire qui a dévasté Ghaza et laissé des centaines de milliers de personnes sans abri et affamées.

Egalement, les familles des détenus retenus dans la bande de Ghaza ont appelé les pays dont des ressortissants figurent parmi les otages à soutenir un accord de trêve avec Hamas, après que le mouvement palestinien a annoncé lundi soir avoir accepté un projet de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Une source égyptienne de haut niveau a fait état dimanche de « progrès positifs » dans les négociations pour un cessez-le-feu à Ghaza. Hamas exige la fin de l’offensive israélienne en cours sur Ghaza en échange de tout accord d’échange de prisonniers avec Tel-Aviv.

Cependant, l’occupation sioniste poursuit son agression terrestre, maritime et aérienne sur la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, qui a fait 34.789 martyrs, dont la plupart des enfants et des femmes, et 78.204 blessés, tandis que des milliers de victimes restent sous les décombres, selon le ministère de la santé de Ghaza.

A.R.