L’association Lumières, temple du cinéma algérien

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Lorsqu’on laisse les arrêts de bus Meissonier derrière soi, en direction du cinéma l’Afrique, un 11 décembre, nous ne pouvons manquer de remarquer les dizaines de portraits de
cinéastes et de comédiens installés sur le trottoir de droite, juste après le café Auber.

PAR DELLOULA MORSLI

Il s’agit du siège de l’association Lumières, un lieu qui semble figé dans le temps mais où on ne rate jamais l’occasion de fêter le cinéma algérien et d’honorer ses acteurs. Dans le cadre des commémorations du 11 décembre 1960, l’association Lumières, ou le « 13 » comme l’appellent les habitués, car située au 13, rue Frères-Meslem (exEdgar-Quinet), a organisé une journée portes ouvertes ainsi qu’une séance de projection de films autour de la guerre de libération nationale, dont « Décembre » du réalisateur Mohamed Lakhdar Hamina.

L’association Lumières a été créée le 19 mars 1998, soit au lendemain de la dissolution des
trois entreprises audiovisuelles nationales, à savoir le centre algérien pour l’art et l’industrie cinématographique (CAAIC), l’entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA) et
l’agence nationale des actualités filmées (ANAF). Le siège de l’association était autrefois le centre de production et dépôt de matériels du CAAIC.

« Nous nous sommes battus pour récupérer ce lieu et le vieux matériel audiovisuel qui y était entreposé. Aujourd’hui, nous mettons tout ce patrimoine ainsi que des archives récoltées au fil des décennies à disposition des étudiants en cinéma ou en communication pour leurs mémoires de fin d’études. Ils servent aussi aux jeunes réalisateurs qui font des recherches pour leurs projets de films », a souligné Amar Rabia, président de l’association.

Il est certain que le siège de l’association Lumières s’apparente à un musée du cinéma
national. L’intérieur est tapissé d’une centaine d’affiches de films et de portraits de comédiens ayant fait les beaux jours du 7e art en Algérie. On y retrouve aussi une petite salle de projection et de vieilles caméras exposées, dont l’une a servi aux tournages des films de l’inspecteur Tahar.

Gardien du temple, Amar Rabia est un ancien technicien en audiovisuel. Il a travaillé avec
de grands réalisateurs, à l’image d’Ahmed Rachedi et de Merzak Allouache. Aujourd’hui, il veille sur les lieux et sur la mémoire du cinéma algérien tout en espérant remettre le flambeau à des jeunes aussi passionnés que lui.

D. M.