Le Pen, Zemmour, Montebourg, Macron et les autres : L’Algérie au cœur de la campagne électorale en France

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/Décidément, l’Algérie est un thème porteur pour les futurs candidats à la présidentielle française de 2022. Plus un jour ne passe sans que l’on entende telle ou telle personnalité en course à ces joutes électorales stigmatiser l’Algérie et les Algériens dans une sorte de surenchère pour glaner des voix de plus auprès d’un électorat désormais rangé à droite.

L’on connaissait Marine Le Pen, la digne héritière de son père, un nostalgique de l’Algérie française qui avait fait du dénigrement de l’émigration son cheval de bataille, seulement voilà qu’elle a été rejoint par Eric Zemmour, un prétendant à la présidence française qui à son tour, a fait plein d’émules ayant pour noms Arnaud Montebourg, Xavier Bertrand, et même Emmanuel Macron n’a pas échappé à la tentation.  Mais au moment où la droite française continue dans sa croisade, des officiels français en appellent à l’apaisement suite au froid dans les relations avec l’Algérie généré par les déclarations offensantes d’Emmanuel Macron faisant état de «rente mémorielle». L’Elysée a fait savoir que le président Tebboune a été invité pour assister à la conférence sur la Libye qui aura lieu à Paris indiquant aussi que «Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie».

Désavoué, Arnaud Montebourg recule

Le candidat Arnaud Montebourg commence, quant à lui, à récolter les échecs de sa croisade contre l’Algérie, après la décision des jeunes «de divers horizons» de se mettre en retrait de sa campagne pour l’élection présidentielle en raison de sa position au sujet des fameuses OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Dans un communiqué lundi dernier à Paris, ces jeunes qui sont revenus sur la proposition de Arnaud de Montebourg à l’État français de bloquer les fonds envoyés par tous les ressortissants des pays qui ne coopéreraient pas dans l’organisation du retour de leurs ressortissants soumis à une OQTF, ont estimé que «cette proposition heurte fondamentalement nos valeurs et les raisons de notre engagement : elle est injuste et inhumaine, touchant des individus qui n’ont aucun lien avec les OQTF prononcées par l’administration ou avec les gouvernements visés par Arnaud Montebourg». Et d’ajouter : «Elle frappe les plus précaires, sans autres justifications que celle d’un bras de fer avec les pays tiers», en rappelant que le 5 octobre 2021, Marine Le Pen avait déjà soutenu cette idée et que Éric Zemmour en a fait part dans ses vidéos.  «Les propos d’Arnaud Montebourg ce soir sur l’émission Audition Publique ne nous convainquent pas. Il ne s’agit pas pour nous d’une incompréhension, mais bien d’une erreur. L’absence de remise en cause de ces propos dans les heures qui suivirent son intervention nous fait dire que cette proposition était pensée, voulue et assumée. Nous constatons que le candidat est dorénavant en incapacité de rassembler autour de son projet», déclarent ces jeunes issus d’un mouvement écologique. Devant ses pressions venues de son propre camp, Montebourg a fini par faire marche arrière, arguant qu’il avait été mal compris.

Le Gaulliste Xavier Bertrand s’y met 

Parmi ces glissades sur le terrain de l’extrême droite, on retiendra aussi celle de Xavier Bertrand. Cet homme du parti de droite «les Républicains», a, lors de son passage dans l’émission le Grand débat de le chaine française lci, déclaré que «les dirigeants algériens ne nous respectent pas, en suggérant qu’une fois élu, il allait revenir sur les accords bilatéraux de 1968 sur la libre circulation entre les deux pays. Il a aussi rappelé les propos d’Emmanuel Macron qualifiant le colonialisme de crime contre humanité indiquant que «cette phrase est insupportable. «Je ne serais pas un président de la République adepte de la repentance, je le dis très clairement», a affirmé Xavier Bertrand qui a été pourtant, Président de l’Association France Algérie. Mais surtout, c’est des propos qu’on ne pensait pas entendre de la bouche d’un homme politique appartenant à la famille gaulliste. Et on se demande d’ailleurs quelles seront les réactions dans son clan.

A. R.

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